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Les gardiens de prisons vont-ils mettre fin à la grève qui dure depuis deux semaines? Les syndicats et le ministre de la Justice Koen Geens (CD&V) sont parvenus à un protocole d’accord. Mais ce dernier a été rejeté en masse par les agents pénitentiaires qui iront "au finish". Invité sur le plateau de "C’est pas tous les jours dimanche", le ministre de la Justice a expliqué qu'en l'état, il ne pouvait aller plus loin dans la négociation. "Je ne suis plus capable de négocier tout seul parce que ma marge budgétaire est largement dépassée", a-t-il expliqué. Koen Geens va donc demander des moyens supplémentaires au gouvernement Michel, ainsi que la mise en place urgente d'une solution pour éviter de payer des astreintes aux détenus, qu'il décrit comme un "plan humanitaire".
Le protocole d’accord concernant les prisons prévoit le recrutement de 405 personnes. Le personnel pénitentiaire serait ainsi maintenu à environ 7.000 personnes pour 2016. Mais à partir de 2017, les agents qui partent à la retraite ou quittent leur travail ne seront plus remplacés. "Ce que nous avons convenu avec les syndicats, depuis le moment où j’ai reçu mon mandat, c’est une négociation sur 7 points. Un des points était l’optimalisation, le travail autrement (...) Demain, ce sont les comités nationaux et techniques qui auront lieu et j’attends leur réponse. La seule chose que je sais, c’est que pour certaines prisons, aussi francophones, l’optimalisation a fonctionné et va fonctionner."
Le ministre déçu car il "avait tout donné" aux syndicats
Le protocole d’accord a été rejeté en masse par les agents pénitentiaires. Une décision qui déçoit le ministre. "Je suis déçu parce que, dans le cadre des négociations avec les syndicats que je respecte énormément, j’avais donné ce que je pouvais donner de concert avec le gouvernement."
Il va désormais réclamer deux choses au gouvernement
Koen Geens s’adresse ensuite aux gardiens de prisons: "Je continue le dialogue social. J’attends la réponse officielle demain. Ce sera un "non, mais", je l’espère. Alors j'irai vers le gouvernement pour deux choses, pour soumettre ces demandes parce que j’ai déjà largement dépassé ma marge budgétaire, je ne peux pas faire de miracles. Deux, je veux en tout état de cause que le gouvernement prenne soin avec moi, la police, les départements impliqués et tous les gouverneurs, de rendre un service raisonnable aux prisonniers à partir de demain. Je ne parle pas d'un service minimum. Mais il faut faire en sorte que les gens soient soignés, ça devient dangereux. Il faut que dans les prochains jours on mette en route un plan humanitaire qui rend un service raisonnable" pour éviter de devoir payer les astreintes prononcées par des juges.
"Notre pays, au niveau des infrastructures, doit rattraper des arriérés. Un ministre en 18 mois ne sait pas faire de miracles", a-t-il conclu.
Un plan humanitaire? Ca veut dire qu'on peut continuer comme ça pendant des semaines
Alain Raviart a analysé cette intervention du ministre de la Justice. "J'ai trouvé le ministre assez essouflé. Pour dire "j'ai donné tout", ça veut dire que crac, tout est fermé. Pourquoi? Parce que la N-VA est passée avant pour la police, l'asile et la défense, et ils ont fait banco. Là, on le sait bien, il va manquer d'ici 2019 7 à 8 milliards dans le budget donc il n'y a plus de thunes, y'a plus de sous, c'est fini, terminé, bonsoir. Et donc, il n'y a pas de solution. Il n'y a pluys un franc. Pour moi, la patate chaude va arriver chez le Premier ministre. C'est inévitable et il va devoir reprendre ce dossier si on continue comme ça pendant encore quelques jours. C'est quand même grave: il faut "un plan humanitaire" a dit le ministre. Un plan humanitaire! C'est quand même incroyable. Ca veut dire que dans son cerveau, on peut continuer comme ça pendant des semaines. C'est de la folie. C'est ce qu'on peut comprendre de son intervention. D'où cette question: que va faire le Premier ministre."