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Manifestation devant le cabinet du ministre des pensions: des femmes enfermées dans une cage pour dénoncer les discriminations

Les syndicats ont manifesté devant le cabinet du ministre des pensions. Daniel Bacquelaine va débourser 25 millions € pour les petits pensionnés, mais uniquement ceux dont la carrière est complète. Les syndicats estiment que cette mesure discrimine les femmes et les travailleurs à temps partiel.

Quelques dizaines de militants syndicaux se sont rassemblés jeudi matin devant le cabinet du ministre des Pensions Daniel Bacquelaine à Bruxelles. Symboliquement, des femmes se sont enfermées dans une cage pour dénoncer les discriminations dont elles font à leurs yeux l'objet.

Le front commun syndical signale plusieurs effets pervers à l'affectation d'une enveloppe de 25 millions d'euros, destinée à compenser l'augmentation de la TVA et des accises."Cette augmentation de 1% de la pension minimale ne concernera que 13% des travailleurs", prévient Jean-François Tamelini, secrétaire fédéral FGTB. "Le ministre veut limiter cette amélioration à ceux qui auront une carrière complète, soit 45 ans. Or, la durée moyenne de carrière des femmes est de 36 ans", fait valoir le représentant du syndicat socialiste, qui redoute également la suppression des périodes assimilées (prépension, maladies, etc.) dans le calcul. M. Tamelini affirme avoir mis des propositions alternatives sur la table, "mais le ministre ne veut pas les entendre". "Bref, tout le monde paye déjà son électricité plus cher et seulement quelques-uns verront leur pension revalorisée."


"Les femmes seront doublement discriminées"

"Cette augmentation concernera 15% des hommes et seulement 11% des femmes", renchérit Marc Leemans, président de la CSC. "87% des gens ne recevront absolument rien. Et les femmes seront doublement discriminées, d'une part en raison de leur durée de carrière moyenne plus courte et d'autre part à cause de la différence salariale qu'elles subissent." Pour Anne Léonard, secrétaire nationale de la CSC, cette "très faible" enveloppe de 25 millions d'euros pourrait être répartie autrement. "Mais la grille de lecture du ministre est erronée. Il estime que chacun est maître de ses choix en permanence. Or, certains événements comme une maladie ou une restructuration impliquent des choix contraints."

Olivier Valentin, secrétaire général de la CGSLB, a également rappelé l'importance des périodes assimilées (chômage, maladie, maternité, etc.) dans le calcul de la pension, ajoutant que "le chômage n'est pas un choix". "La mesure d'augmentation des pensions minimales n'est pas nécessairement mauvaise, mais il est indispensable de prendre en considération les aléas de la vie."

L'action était soutenue par la plateforme féministe, qui rassemble 22 organisations militant en faveur des droits des femmes. "Il est écrit dans l'accord de gouvernement que celui-ci tiendrait compte de l'impact de chaque mesure pour les femmes. On en est loin", a dénoncé Hafida Bachir, présidente de Vie Féminine, rappelant que "parmi les personnes qui ont une pension sous le seuil de pauvreté, deux tiers sont des femmes".

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