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L'hommage aux services de secours intervenus lors des attentats de Bruxelles: "Je ne crois pas que j'ai tourné la page", raconte Tanguy, les larmes aux yeux

C'est ce matin qu'avait lieu à Melsbroek une cérémonie d'hommage aux services de secours qui sont intervenus au cours des attentats de Bruxelles, le 22 mars. Une cérémonie en présence de plusieurs ministres du gouvernement fédéral et qui s'est tenue loin des caméras. Chantal Monet et Samuel Lerate les ont rencontrés à l'issue de la cérémonie pour RTL info 13 heures.

Ils ont tous vécu les événements de Zaventem ou de Maelbeek. La Belgique leur a rendu hommage dans une cérémonie en toute intimité en l'absence des médias. Seules quelques photos ont été rendues publiques, tweetées par le Premier Ministre.

"Finalement, c'est l'ensemble du peuple belge qui, au travers de ses autorités, dit merci à tous ces intervenants", résume Jean-François Gillard, psychosocial manager.

Ce moment intime et intense a permis de saluer le travail de ces femmes et ces hommes qui ont accompli leur devoir dans des circonstances exceptionnelles

"On a fait de son mieux, et on aurait difficilement pu faire mieux dans ces conditions-là", commente simplement Tanguy du Bus de Warnaffe, officier supérieur de garde aux pompiers de Bruxelles.


"Elle n'avait plus de pied"

Pour eux, le travail se poursuit avec d'autres accidents, d'autres catastrophes, mais il leur est impossible d'oublier ce jour-là. "Je me souviendrai toujours: c'était une dame qui restait assise sur un banc. J'ai été vers elle, elle était toute blême et je lui ai dit: 'est-ce que ça va madame, on va vous transporter'. Et je la regarde et elle n'avait plus de pied, plus de membre inférieur. Ça, c'est une image qui me reste. Et puis après j'ai appris qu'elle est décédée au poste médical avancé", raconte Alain Claus, officier de garde aux pompiers de Bruxelles, toujours très marqué par ce qu'il a vu. Alors aujourd'hui, il préfère passer à autre chose: "On n'en parle plus, on essaye d'éviter le sujet", déclare-t-il.

Patricia Vanderlinden travaille pour le DVI, le service d'identification des victimes. Elle a passé trois jours à Zaventem. Le plus éprouvant pour elle a été le contact avec les familles : "Simplement leur faire dire que leur proche, ce n'était pas simplement un numéro, c'était vraiment une personne et ces personnes vont vivre avec nous maintenant", explique-t-elle. L'inspectrice gardera des images en tête toute sa vie : "Des visages, mais des visages des vivants. C'est comme ça que j'avance en fait : j'ai leur photo et je les vois vivant devant moi".

Derrière les uniformes, il y a des hommes et des femmes avec des émotions. "Moi personnellement, je ne crois pas que j'ai tout à fait tourné la page", explique Tanguy du Bus de Warnaffe, les larmes aux yeux et visiblement toujours bouleversé par ce qu'il a vécu il y a trois mois. 

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