Partager:
Le Premier ministre Charles Michel était l'invité de Martin Buxant ce lundi à 7h50 sur Bel RTL.
Charles Michel a largement commenté l'actualité liée aux attentats de Paris et à la problématique du radicalisme en Belgique.
Martin Buxant: Le ministre de l'Intérieur, Jan Jambon, affirme qu'il faut "nettoyer Molenbeek". C'est quand même un langage assez guerrier, vous partagez le même discours?
Charles Michel: Chacun utilise son vocabulaire, mais sur le fond je partage totalement sa détermination. Et nous travaillons ensemble pour proposer un plan d'action opérationnel. J'ai demandé aux services de sécurité de nous faire des propositions très rapidement, au service judiciaire, au service du renseignement. Afin qu'à Molenbeek, mais pas seulement, on puisse avoir une approche plus resserrée de la lutte contre le radicalisme.
M. B.: Mais ça veut dire quoi "nettoyer"? C'est fermer des mosquées problématiques? Des choses comme ça?
C. M.: Oui bien sûr, c'est une possibilité, évidemment. Je pense qu'il faut combattre les prédicateurs de haine. Il faut combattre toutes celles et ceux qui protègent ceux qui appellent à la violence et au radicalisme. Je rappelle que c'est ce gouvernement-ci qui a été le premier à expulser des prédicateurs religieux extrémistes ou à empêcher qu'ils viennent sur notre territoire. On doit faire encore plus et continuer dans cette direction-là.
M. B.: Il apparaît quand même que la Belgique a servi de base arrière, d'arrière-cuisine, pour préméditer les attentats de Paris. Ça doit vous désoler en tant que Premier ministre belge.
C. M.: Je ne peux pas rester insensible à cette situation. Mais prenons garde aux raccourcis. De toute évidence, l'opération a été menée au départ de la France et de la Belgique. Nous sommes au cœur de l'Europe, la Belgique est un petit pays. Pour des raisons géographiques évidentes, c'est un pays qui peut être attractif pour des apprentis terroristes. Puisqu'à partir de la Belgique on peut circuler rapidement dans d'autres pays en Europe.
M. B.: Mais dans le cas présent, est-ce que ça ne veut pas dire que les services belges ont raté quelque chose?
C. M.: Le risque zéro n'existe pas. Nous devons constamment resserrer le filet, le maillage sur la surveillance des personnes. Mais ces personnes, de plus en plus, s'adaptent aussi à la réalité des services de renseignement. Je m'explique: bien souvent elles utilisent de nombreux GSM différents et échangent les téléphones entre eux. Elles sont aussi assez prudentes quand elles doivent louer des véhicules ou des appartements.