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Quinze personnes, dont la plupart de nationalité belge, ont été privées de liberté dans le cadre de l'enquête sur une cellule djihadiste qui s'apprêtait à commettre un attentat contre des policiers, a annoncé vendredi le parquet fédéral, indiquant que "c'était une question d'heures peut-être, au maximum quelques jours". Treize personnes ont été interpellées en Belgique, deux autres en France. Deux djihadistes ont également été abattus par la police à Verviers. Leurs dépouilles sont en cours d'identification.
La cellule avait pour objectif de tuer des policiers en exercice, dans la rue et dans des commissariats. Elle "prévoyait des attaques sur l'ensemble de la Belgique". Certains suspects interpellés jeudi ont séjourné en Syrie, a confirmé le parquet. Celui-ci a en revanche refusé de commenter d'autres informations non vérifiées qui circulent sur ce dossier.
12 perquisitions
Douze perquisitions ont été menées jeudi: deux à Verviers, six à Molenbeek, une à Bruxelles, une à Berchem-Sainte-Agathe et une à Liedekerke. Treize personnes ont été privées de liberté: une à Verviers, neuf à Molenbeek, deux à Bruxelles et une à Berchem-Sainte-Agathe.
15 personnes arrêtées... dont 2 en France
Les personnes privées de liberté en Belgique proviennent majoritairement de Molenbeek: 9 terroristes présumés y ont été arrêtés. A Bruxelles, deux personnes l’ont été et enfin à Verviers et Berchem-Sainte-Agathe, une personne à chaque fois été arrêtée. Le délai de garde à vue étant de 24 heures, on devrait savoir ce soir si un ou plusieurs suspects seront placés sous mandat d'arrêt. Deux autres personnes, des Belges, ont été arrêtées en France. Le parquet fédéral va demander leur extradition.
Verviers a permis de mettre la main sur un arsenal
A Verviers, quatre armes de guerre de type Kalachnikov et quatre armes de poing ont été saisies, ainsi que des munitions et explosifs, une importante somme d'argent, des GSM, des faux documents, des uniformes et du matériel de police tels que des talkie-walkie. A Molenbeek, la police a mis la main sur une arme de poing, un couteau, des munitions et des GSM.
"Un gros coup porté au terrorisme"
"Nous avons porté un gros coup au terrorisme en Belgique mais nous déplorons la perte de deux vies", a estimé par ailleurs Eric Van Der Sypt, le porte-parole du parquet fédéral. L'opération visait le démantèlement d'une cellule terroriste et de ses supports logistiques. Deux personnes ont également été interpellées en France mais l'action anti-terroriste "ne fait pas partie d'une opération à grande échelle au niveau européen", a assuré le parquet devant un parterre de journalistes belges et étrangers, notamment français, chinois, japonais et américains. "Il s'agit essentiellement d'une opération belge menée en Belgique." Il n'y a jusqu'à présent pas de lien établi entre les événements survenus jeudi en Belgique et les dernières attaques terroristes dans l'Hexagone, comme l'a confirmé jeudi le Premier ministre français Manuel Valls.
Deux choses à retenir
Les porte-paroles du parquet fédéral n'étaient pas en mesure de répondre à beaucoup de questions posées par des journalistes présents dans la salle. Ils ont cependant laissé échapper quelques indices. Premièrement, des personnes en rapport avec cette affaire seraient encore recherchées actuellement. Ensuite, concernant un éventuel lien avec Sharia4Belgium, ils ont déclaré "nous le savons mais nous ne le disons pas".
Un homme interpellé ce vendredi à Bruxelles
Par ailleurs, un homme a été interpellé un peu avant 10h00 ce vendredi matin sur la place Louise à Bruxelles dans le cadre de l'action anti-terroriste menée depuis jeudi soir par les forces de l'ordre, ont indiqué des sources policières. Il s'agirait du suspect au domicile duquel une perquisition a été menée jeudi. L'information n'a pas été confirmée par le parquet fédéral, qui n'a pas précisé s'il s'agissait de la personne citée comme interpellée à Bruxelles dans les 15 interpellations.