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Euro 2020: l'Angleterre rêve les yeux ouverts

Après sa victoire face à l'Allemagne, l'Angleterre rêve les yeux ouverts
 
 

L'Angleterre peut y croire: décomplexée par sa victoire contre la bête noire allemande (2-0), avec un pari tactique gagné et un Harry Kane enfin buteur, elle affiche une ambition décuplée pour la fin de l'Euro où elle pourrait se montrer plus audacieuse.

C'était un huitième de finale à haut risque qu'ont remporté mardi les Anglais, solides mais peu enthousiasmants au premier tour et qui n'avaient plus battu l'Allemagne dans un match à élimination directe depuis 55 ans et la finale du Mondial 1966, joué à domicile.

Mais avec un Wembley tellement déchaîné qu'on en oubliait qu'il n'était rempli qu'à moitié, les "Three Lions" ont répondu présent et changé de braquet au moment où la pente se faisait plus raide.

Certes, avec l'Ukraine comme adversaire en quart de finale samedi à Rome (21h00), il serait tentant de penser que la difficulté redescend d'un cran.

Mais le match aura lieu en Italie, où aucun supporter anglais ne pourra faire le déplacement, et il faudra cette fois assumer l'étiquette de grand favori.

La perspective d'un retour à Wembley pour les demi-finales et la finale, la chute des Allemands, mais aussi des champions du monde français et des champions d'Europe portugais, a nourri les rêves de sacre estival.

Un coup de maître tactique


Les signaux perçus mardi doivent encourager l'Angleterre à ajouter un certain panache à son jeu... sans perdre son sang-froid et sa rigueur derrière.

La sélection anglaise n'a pris aucun but en quatre matches, et Southgate reste convaincu que sans solidité défensive, les chances de remporter une grande compétition sont infimes. L'histoire du football sur les trente dernières années lui donne globalement raison.

Mais le changement tactique opéré par le sélectionneur anglais face aux Allemands a été un coup de maître. Il n'allait pas de soi après l'échec relatif du retour à un système à trois défenseurs centraux cet automne, en Ligue des nations.

Critiqué avant le match parce que cela revenait à jouer en fonction de l'adversaire plutôt que d'imposer son jeu, le coup a fonctionné à merveille.

Défensivement, l'Angleterre a été bien plus conquérante en imposant des duels partout sur le terrain. L'ouverture du score, avec la projection de cinq joueurs dans les 20 dernier mètres alors qu'il ne restait qu'un quart d'heure de jeu et que la prise de risque n'avait rien d'évidente, doit donner confiance à l'équipe dans sa capacité à provoquer sa chance.

Southgate a les mains libres


"On a trouvé le bon équilibre entre être courageux avec le ballon ou garder la possession dans notre moitié de terrain (...) On a bien choisi aussi quand aller vite vers l'avant et ça, c'est un vrai pas en avant pour nous", a souligné le sélectionneur après le match.

La conviction mise par les joueurs dans l'application des consignes, après une semaine entière pour les travailler, ouvre de vraies perspectives dans les choix tactiques pour Southgate au-delà du 4-3-3 qui semblait immuable.

Cette latitude, le coach anglais se l'est aussi donnée en faisant des choix forts.

Très bon contre les Tchèques lors du dernier match de poule, Bukayo Saka a été reconduit sur la droite de l'attaque, au détriment d'un Phil Foden que tout le monde pensait incontournable après sa superbe saison avec Manchester City.

Jadon Sancho et Marcus Rashford, abonnés au banc, attendent aussi toujours leur heure.

Contre l'Ukraine, capable de varier aussi son organisation, les données de départ seront à nouveau différentes et il faudra sans doute prendre davantage l'initiative dans le jeu.

Faudra-t-il conserver le système à trois arrières avec des pistons qui apportent le surnombre ? Revenir à un 4-3-3 pour permettre à Mason Mount, sorti de son isolement après avoir été cas-contact au Covid-19, de réintégrer le 11 ? Lancer Jack Grealish au coup d'envoi plutôt que comme "super-remplaçant" ?

Tout est ouvert pour une Angleterre qui semble ne rien s'interdire, surtout pas de rêver à la victoire finale.


 

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