Jonas Vingegaard a le Tour de France en mains: le Danois a dominé jeudi à Hautacam la 18e étape, la dernière de montagne dans les Pyrénées, et a distancé son seul rival, le Slovène Tadej Pogacar.
Les écarts, très importants, garantissent une sécurité à Vingegaard, lancé vers sa première victoire dans le Tour de France avec une toute-puissante équipe Jumbo qui a trusté les honneurs sur les hauteurs de Hautacam.
A trois jours de l'arrivée, Vingegaard compte désormais une marge de 3 min 26 sec sur Pogacar. Le troisième, le Gallois Geraint Thomas, pointe à 8 minutes.
Sous le regard d'Emmanuel Macron, venu assister au final dans la voiture du directeur du Tour Christian Prudhomme, Vingegaard a enlevé son deuxième succès depuis le départ, après son coup de force du col du Granon dans la 11e étape. Il a assuré aussi sa victoire dans le Grand Prix de la Montagne, symbolisé par le maillot à pois du meilleur grimpeur.
Côté français, le président de la République a dû se satisfaire de la performance de David Gaudu, cinquième de l'étape derrière Geraint Thomas et désormais quatrième au classement général devant le Colombien Nairo Quintana.
En cette chaude journée, Pogacar s'est comporté en parfait challenger. Il a multiplié les démarrages (quatre fois !) dans le col de Spandelles, la deuxième des trois ascensions du jour. Jusqu'à sa chute dans la descente, un virage pris trop large et une perte d'adhérence sur les gravillons du bord de la route.
- Incroyable van Aert ! -
Vingegaard, qui avait lui-même échappé à la chute quelques instants plus tôt, a attendu son rival qui l'a remercié. A l'opposé du duel au couteau entre l'Espagnol Alberto Contador et le Luxembourgeois Andy Schleck dans le Tour 2010 qui avait suscité la polémique à la surprise des "anciens" partisans d'un cyclisme guerrier.
Pogacar, un filet de sang sur la cuisse gauche, est resté ensuite le plus souvent dans le sillage de Vingegaard. Dans la montée finale, longue de 13,6 kilomètres à 7,8 % de pente moyenne, il a tenu le rythme avant de céder à 4,4 kilomètres de la ligne et perdre un peu plus d'une minute sur son rival.
Symboliquement, Pogacar a lâché prise sur une accélération de... Wout van Aert, parti dans l'échappée-fleuve initiale et encore en tête dans la montée finale abordée avec Thibaut Pinot et le Colombien Daniel Felipe Martinez.
Omniprésent depuis le début du Tour, le porteur du maillot vert a réalisé une nouvelle fois une performance d'exception. Il a lancé Vingegaard après la banderole des quatre derniers kilomètres et a pris la troisième place de l'étape, à 2 min 10 sec.
"Tous mes coéquipiers ont été incroyables", a salué le maillot jaune, qui a effectué une dédicace particulière au +superman+ belge, l'autre grand homme de la course: "Vous avez vu, il a lâché Pogacar !"
Jaune (Vingegaard), vert (van Aert), à pois (Vingegaard)... Jumbo a raflé les maillots distinctifs de ce Tour à l'approche du final. Seul, le blanc de meilleur jeune est acquis à Pogacar, de deux ans plus jeune que son rival danois.
"Il reste deux étapes et le contre-la-montre, je n'ai pas encore gagné le Tour", a voulu tempérer Vingegaard à 345,2 kilomètres de la ligne d'arrivée sur les Champs-Elysées. Mais la voie triomphale est ouverte pour le deuxième succès danois dans l'histoire de la Grande Boucle, 26 ans après le controversé Bjarne Riis.
Par coïncidence, Riis avait survolé l'étape de Hautacam cette année-là. Comme l'a fait, à une époque plus récente, l'Italien Vincenzo Nibali, vainqueur final lui aussi en 2014.
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