Elizabeth Swaney ne restera pas dans les mémoires pour son originalité technique. L'Américaine de 33 ans a proposé lundi le run le plus léger des qualifications du ski half-pipe. Sans la moindre figure, la skieuse a terminé dernière mais savoure sa présence aux JO, elle qui n'avait aucune prétention au moment de débarquer en Corée du Sud.
Les Jeux Olympiques sont aussi une histoire de bon esprit. Elizabeth Swaney en est la parfaite illustration. A 33 ans, l'Américaine dispute à Pyeongchang ses premiers Jeux, elle qui découvrait le ski pour la première fois il y a seulement 8 ans de cela. Avant de se lancer dans ce sport, elle avait tenté de remporter l'élection au poste de gouverneur de Californie, où elle était opposée à Arnold Schwarzenegger. Elle a également obtenu un diplôme à Harvard.
Ce lundi, c'est pourtant à Pyeongchang qu'elle a créé la sensation. L'athlète, sous licence hongroise, s'alignait dans les qualifications du ski half-pipe, avec comme unique ambition de prendre du plaisir et de profiter du moment. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la performance n'était pas des plus réjouissantes. Sur l'ensemble de son run, la skieuse américaine n'a pas tenté une seule figure, se contentant de petits sauts à des hauteurs très limitées. Le score final est saisissant: 31,40 points, contre 93,40 pour la championne olympique, Cassie Sharpe.
Accéder aux JO sous licence hongroise
Pour pouvoir s'aligner sur ces Jeux, Elizabeth Swaney a dû la jouer fine. L'Américaine a démarré dans le skeleton en 2013, participant à une série de compétitions nationales aux USA. Sans grand succès. Elle s'est donc redirigée vers le Venezuela, qu'elle a réussi à représenter dans des événements en ski freestyle. Finalement, c'est en jouant sur la nationalité de ses grand-parents maternels, d'origine hongroise, qu'elle a pu représenter les couleurs de la Hongrie dès 2016, en ski half-pipe.
Seules 24 skieuses étaient sélectionnées pour les Jeux de Pyeongchang dans cette discipline. Elizabeth Swaney a profité du nombre réduit d'athlètes dans la discipline pour enchaîner des compétitions et faire grimper son classement mondial, atteignant les sphères suffisantes pour obtenir son billet à quelques semaines des Jeux. Sans prendre de risques, elle a terminé l'ensemble de ses runs, profitant d'échecs d'athlètes à la recherche de figures pour se placer dans la course aux JO.
"Ma qualification vaut bien une finale olympique"
Fière de son parcours, l'Américaine n'a pas caché sa joie. "Pour moi, ces qualifications valaient bien une finale olympique", explique-t-elle dans des propos relayés par La Dernière Heure. "J'espère que d'autres jeunes filles, en Hongrie ou ailleurs, se serviront de mon exemple pour se dire qu'elles ont une chance de vivre un jour une expérience olympique. Si je peux inspirer d'autres sportives, j'en serais ravie et les gens qui doutent de moi ne font que renforcer ma motivation".
Son initiative a été très bien accueillie dans le village olympique, où bon nombre d'athlètes apprécient son esprit olympique. Une bien belle histoire qui fait sourire et rappelle combien le sport peut parfois être beau.
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