L'OM peut continuer à rêver d'Europe mais il espérait plus: porté par le talent de Dimitri Payet, auteur d'un des buts de l'année sur une frappe exceptionnelle, Marseille ne s'est imposé que 2-1 face au PAOK Salonique en quart de finale aller de Ligue Europa Conférence, au bout d'un match disputé dans une atmosphère tendue.
Pendant 90% du match, l'OM a semblé supérieur à son adversaire, deuxième du championnat de Grèce, et parfois très nettement. Mais il n'a pas marqué autant qu'il aurait pu, comme souvent, et a pris un but, comme toujours en ce moment, ce qui l'expose à une expédition compliquée dans une semaine à Thessalonique.
L'ambiance devrait y être brûlante, au moins autant qu'elle l'a été au Vélodrome, où la beauté des tifos marseillais et la ferveur des chants grecs n'ont pas fait oublier les incidents et la très forte tension qui a marqué l'avant-match.
Mais commençons par le plus beau: A la 45e minute, l'OM menait déjà 1-0 quand Under a frappé un corner côté droit, le Turc adressant une longue passe en retrait vers Payet, positionné plein axe à 20 mètres des buts.
Après un rebond, le ballon est arrivé vers le pied droit du N.10 marseillais, qui d'un geste parfait, une volée parfaitement équilibrée et relâchée, a expédié une véritable fusée dans la lucarne de Paschalakis.
- Fumigènes et pétards -
Ce somptueux but du 2-0 récompensait alors à la fois la nette domination marseillaise et le récital de Payet, dans un très, très bon soir et dont chaque prise de balle a accentué l'impression qu'il y avait une classe d'écart entre les deux équipes.
Dès le début du match, Payet a pris les commandes du jeu. Par ses déplacements et ses prises de balle, il a constamment fait mal aux Grecs et d'une double roulette, il a fait s'extasier le Vélodrome.
Sur le premier but déjà, il avait été décisif. La Ligue Europa Conférence n'est qu'une Coupe d'Europe du jeudi mais sa passe pour Gerson, précise et appuyée, était bien une passe Ligue des champions. Et le Brésilien n'a pas été en reste avec un magnifique enchaînement contrôle, amorti poitrine, volée du gauche qui a mis l'OM en tête (1-0, 13e).
Auparavant, l'avant-match avait donc été très tendu dans les tribunes et aux abords du stade. Venus à plus de 2.000, les supporters du PAOK ont fait énormément de bruit dans leur parcage et les échauffourées ont été nombreuses avec les fans marseillais installés dans le Virage Nord.
Plusieurs fumigènes ont été jetés d'un camp vers l'autre, au-dessus des filets de sécurité. Les supporters marseillais ont également lancé des feux d'artifice en direction du parcage grec et de très fortes explosions de pétards ont retenti. Quelques morceaux de sièges ont également été lancés.
- Fil perdu -
La suite a été plus sereine, même si Payet a dû être protégé par les filets de sécurité amovibles quand il a frappé les corners devant la zone réservée aux Grecs.
Il y en a eu plusieurs car l'OM a encore dominé la deuxième période, mais avec moins d'éclat qu'avant la pause. Surtout, et c'est un défaut récurrent cette saison, les Marseillais ont perdu quelques minutes le fil du match au retour des vestiaires, et cela a suffi au PAOK pour marquer et laisser ce quart de finale pleinement ouvert.
Le but grec est venu d'une erreur de relance de Gueye, qui a mis Payet en difficulté au point de lui faire perdre le ballon. L'action du PAOK a ensuite été rapide et précise et El-Kaddouri a marqué (2-1, 48e).
Malgré plusieurs autres occasions marseillaises, le score n'a plus bougé et en dépit de ce sixième succès consécutif, Jorge Sampaoli ne pourra pas être pleinement heureux du résultat. Car dimanche, l'OM défend sa deuxième place en L1 contre Montpellier et aurait aimé le faire avec un horizon européen plus dégagé.
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