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Le suspense n'aura pas duré. Au lendemain de l'élimination de tous les Français au Masters 1000 de Paris, le capitaine de l'équipe de France Yannick Noah a tranché net pour la finale de Coupe Davis dans trois semaines en se privant de Gilles Simon, pourtant en forme, tout en misant sur Jo-Wilfried Tsonga, tout juste revenu sur le circuit.
Le capitaine a dévoilé une liste de six joueurs préselectionnés pour la finale parmi lesquels figurent également Richard Gasquet, Jérémy Chardy, Lucas Pouille, Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert. Les six participeront à un stage de préparation qui débutera à Marcq-en-Baroeul près de Lille le 12 novembre, onze jours avant la finale (23-25 novembre).
. Tsonga, la surprise
Quasi impensable il y a quelques semaines, la présélection de Jo-Wilfiried Tsonga, qui a repris la compétition fin septembre après sept mois d'arrêt à la suite de son opération au ménisque du genou gauche, et tombé à la 256e place mondiale cette semaine, a pris vraiment corps dans la dernière ligne droite.
Le Manceau n'a pourtant joué que cinq matches depuis qu'il a renoué avec le circuit à Metz à la mi-septembre, avec une seule victoire contre l'Argentin Guido Pella (65e) à Anvers.
Mais l'ex 5e mondial, sur ces cinq matches, n'a cessé de monter en puissance.
Paradoxalement, sa défaite mardi au Masters 1000 de Paris en trois sets tous disputés au tie-break et près de trois heures de jeu face au Canadien Milos Raonic, a mis en lumière sa très rapide reconstruction. Le niveau développé pendant la rencontre n'avait rien à envier au top 20, voire au top 15 mondial.
Juste avant le début du Masters 1000 de Paris, le joueur de 33 ans avait pourtant analysé de façon lucide ses chances: "La Coupe Davis, pour moi c'est loin. Je reviens tout juste, forcément ça pique déjà les jambes en trois sets...". Mais il a corrigé le tir après son match face à Raonic, estimant qu'il pourrait "être dans les temps".
. Simon pas le bienvenu?
L'autre surprise de cette présélection. Difficile de connaître les raisons qui ont poussé Noah à se priver d'un des tous meilleurs Français de cette fin de saison. Car le Niçois, sur son niveau de jeu, semblait avoir sa place. Il a remporté Metz à la mi-septembre, est allé jusqu'en quart de finale à Anvers et a failli faire douter Roger Federer à Bâle. Même si la finale se jouera sur terre battue en indoor, il a de surcroît giflé sans trop forcer le leader de l'équipe de France Lucas Pouille en deux sets au premier tour du Masters 1000 de Paris.
Assez fataliste depuis des semaines sur ses chances d'être choisi par Yannick Noah - il n'a jamais été sélectionné pendant la campagne 2018 -, il avait toutefois semblé un peu plus optimiste mercredi après sa défaite contre Dominic Thiem.
"Des chaussures de terre battue ? J'en ai plein !", avait-il souri, évoquant une "motivation énorme" pour cette finale. Peut-être trop tard pour Yannick Noah, maître du contre-pied dans le choix des ses joueurs. Mais depuis deux ans, ses décisions se sont révélés gagnantes à chaque fois.
. Pouille, un pari risqué?
Le Nordiste bénéficie d'un statut à part depuis deux ans au sein de l'équipe de France. Yannick Noah en a fait son leader, et lui a fait confiance depuis le début. Un choix plus simple à faire quand Pouille surfait aux portes du top 10 en début de saison, beaucoup moins dix mois plus tard.
Le joueur, 32e mondial cette semaine, traverse une crise de confiance et de résultats depuis près de 7 mois. Il l'a d'ailleurs admis mardi après sa défaite face à Gilles Simon: il n'en aurait pas voulu à Noah s'il n'avait pas été pris.
"De mars à septembre, je n'ai pas gagné de matches", a-t-il rappelé. Mais son implication sans faille pour la Coupe Davis, et au sein de l'équipe de France, son rôle de leader assumé depuis deux ans avec l'apport du point de la victoire en 2017, ont certainement compensé sa désatreuse dynamique. C'est sans doute le choix le plus risqué de Yannick Noah.