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Luca Toni, co-meilleur buteur à 38 ans, restera un des héros d'une saison italienne encore dominée par la Juventus Turin et marqué par l'approfondissement du déclin de l'Inter et de l'AC Milan.
TOPS
Allegri les a tous retournés
Arrivé sous les insultes à la Juventus, Massimiliano Allegri termine la saison sous les tonnerres d'applaudissement des mêmes tifosi.
Cumulant les péchés d'ex-Milanista et de remplaçant de l'idole Antonio Conte, le Toscan a vite conquis le petit monde "bianconero". Il a assuré la transition en douceur du système Conte (défense à trois) au sein (défense à quatre), et a réussi le doublé, en attendant peut-être mieux, avec la finale de Ligue des champions contre Barcelone.
Toni, le Roger Milla blanc
L'increvable Luca Toni a terminé meilleur buteur de Serie A (22 buts) à 38 ans, l'âge du mythique camerounais au Mondial-1990 (4 buts), neuf ans après un premier titre remporté avec la Fiorentina (31 buts en 2005-2006).
Le capitaine du Hellas Vérone a fait mieux que Carlos Tevez (Juventus, 20 buts), pourtant auteur d'une des plus belles saisons de sa carrière, mais doit partager le titre de "capocannoniere" avec le jeune loup Mauro Icardi (Inter Milan).
Les clubs Romains
La géopolitique du Calcio a un peu changé cette saison, où les clubs romains terminent 2e et 3e. La Ville Éternelle aura peut-être deux clubs en Ligue des champions, si la Lazio passe le tour préliminaire, comme Londres, Manchester ou Madrid, et Milan autrefois.
La Roma de Garcia termine pour la seconde fois d'affilée deuxième, consolidant sa montée en puissance de l'ère américaine. La Lazio a réussi une saison magnifique, grâce au jeu prôné par Stefano Pioli. Elle peut espérer garder ses stars, Felipe Anderson ou Antonio Candreva.
FLOPS
Les clubs milanais
Milan, la ville aux dix Ligue des champions, ne verra pas l'Europe la saison prochaine. Le déclin des deux géants lombards est spectaculaire.
A l'Inter Milan (8e), le retour de Roberto Mancini en cours de saison n'a pas redressé la barre, en particulier à cause d'une défense trop fragile où Nemanja Vidic, sa recrue phare, n'a été que l'ombre du capitaine de Manchester United.
L'AC Milan va rater l'Europe pour la seconde saison consécutive, un véritable camouflet pour son propriétaire, Silvio Berlusconi, qui démarche des acheteurs en Asie pour son club. L'expérience Filippo Inzaghi sur le banc n'a pas marché, "Pippo" était décidément plus efficace devant le but...
Les dirigeants de Parme
Un vertigineux déficit de 218 millions d'euros a coulé Parme, club vainqueur des trois coupes d'Europe, en quelques saison. Le président Tommaso Ghiraldini et le directeur sportif Pietro Leonardi ont vidé en quelques années l'une des places fortes du calcio, qui avait déjà connu la banqueroute dix ans auparavant, à l'époque du scandale Parmalat.
Pénalisé de 7 points en tout, le club a fini dernier, mais ses joueurs et son entraîneur, Roberto Donadoni, ont eux fait preuve d'un état d'esprit sportif admirable. Ils ont joué sans salaire, battu la Juventus, tenu en échec l'Inter Milan et gâché la saison de Naples.
Les institutions
La gouvernance du calcio a tangué cette saison. La Fédération italienne de football (FIGC) a commencé et fini la saison sous les polémiques, et la Ligue (Lega) a laissé Parme s'enfoncer dans la banqueroute.
Le président de la FIGC, Carlo Tavecchio, à peine élu, s'était retrouvé dans la tourmente pour une phrase sur les joueurs noirs qui mangent des bananes. En mai, le responsable du foot amateur, Felice Belloli, est poussé à la démission pour avoir assimilé les footballeuses à des "lesbiennes" (propos qu'il nie avoir tenus).
Les dirigeants n'ont pas su non plus enrayer le scandale de match truqués du "calcioscommesse" qui pourrit la vie du calcio depuis quatre ans.