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Dans son dossier royal de la semaine, Patrick Weber, notre chroniqueur royal évoque les 20 ans de la mort de Diana et les langues qui se délient. Il aura pourtant fallu du temps pour ouvrir les cœurs.
Et dire qu’on pensait avoir tout dit, tout lu et tout entendu à propos de la mort de Diana. Vingt ans plus tard, les principaux acteurs du drame décident de parler et de se confier en toute sincérité. Il n’y a que Charles et Elizabeth pour s’en tenir à leur traditionnelle réserve à ce sujet. Les autres veulent dire toute leur vérité. Certains le font pour calmer leurs démons, d’autres (les biographes) poursuivent des buts plus mercantiles.
A travers tous ces témoignages se dévoile une princesse plus fragile que jamais, une femme en proie à ses démons et qui fait peser sur les siens tout le poids de ses névroses. A force d’être malheureuse, Diana a fini par rendre anxieux et malheureux tous ceux qui gravitaient autour d’elle. Mais ses proches ont été encore plus malheureux quand elle les a quittés pour toujours. Nous faisons le point sur ces révélations qui se sont succédées au fil des dernières semaines.
Les remords de William
Quand un fils devient le grand frère de sa mère.
Sans fausse pudeur ni faux-semblant, le prince William a tenu à révéler ce qu’il ressentait, aujourd’hui encore, des répliques du drame qui a bouleversé sa vie. A la télévision, il a déclaré : « Je pense que nous avons le sentiment de l'avoir abandonnée quand nous étions plus jeunes ».
Chaque fois qu’elle se sentait défaillir, Diana se confiait à son fils aîné qu’elle idolâtrait. Elle l’avait porté sur un piédestal beaucoup trop haut pour un adolescent qui aspirait seulement à mener une vie de famille harmonieuse. Et quand Diana lui annonça son divorce, elle lui précisa qu’elle allait perdre son titre d’altesse. Du tac au tac, William lui répondit : « Quand je serai roi, je te le rendrai. » Encore et toujours le même sentiment de culpabilité…
« Nous n'avons pas pu la protéger. Aujourd’hui, nous avons le sentiment que nous devons rappeler la personnalité et la personne qu'elle était. Il était de notre responsabilité de fils de la protéger. ». C’est ce qui explique pourquoi William veut aujourd’hui, plus que jamais, rappeler à tous qui était vraiment sa mère.
Diana : une lourde absence
William a été obligé de partager son deuil avec le monde.
Couronné star de couverture du magazine masculin GQ, William se confie avec une rare franchise sur la perte de sa mère. « J'aimerais avoir ses conseils. J'aurais aimé qu'elle rencontre Catherine et qu'elle voie les enfants grandir. Ça me rend triste qu'elle ne puisse jamais le faire et qu'ils ne la connaîtront pas. ».
C’est en devenant époux et père que poids de l’absence s’est fait le plus cruellement ressentir. Comment supporter l’idée que sa maman ne verra jamais ses enfants ? Et comment expliquer à ses enfants qu’ils ne connaîtront jamais leur grand-mère ?
« Je me sens mieux mentalement pour en parler honnêtement et évoquer son souvenir. Il m'a fallu presque vingt ans pour arriver à ce stade. Mais c'est toujours difficile, parce qu'à l'époque, c'était tellement brutal. Et ce n'était pas un deuil comme les autres, parce que tout le monde le sait, tout le monde connaît l'histoire, tout le monde connaissait notre mère. »
De toute évidence, partager la détresse de l’absence a été un chemin de croix pour le prince qui ne s’en est jamais remis. Bien sûr, il n’en veut pas aux millions de personnes qui ont partagé sa peine, mais il a conservé une rancune tenace à l’égard du premier ministre Tony Blair qui les a forcés – lui et son frère – à marcher derrière le cercueil de leur mère.
Le traumatisme de Harry
A la mort de sa mère, le jeune prince a vécu un chaos total.
Le prince Harry vient de se confier au magazine Newsweek. Il révèle avoir vécu comme un traumatisme les funérailles de sa mère. On a un peu oublié qu’il avait suivi la dépouille, sous les yeux de la foule, alors qu'il n'avait que 12 ans. Ce n’était pas l’âge pour vivre une pareille épreuve. Et encore moins aux yeux du monde !
"Ma mère venait juste de mourir et j'ai dû marcher un long moment derrière son cercueil, entouré par des milliers de gens qui me regardaient, pendant que des millions en faisaient de même à la télévision".
A 32 ans, il reste traumatisé par cette journée et il précise :
"Je ne crois pas qu'on devrait demander à un enfant de faire ça, quelles que soient les circonstances. Je ne crois pas que la même chose pourrait se produire aujourd'hui"
Trente interminables minutes de marche au cœur de Londres pour enterrer une princesse brisée et fragile mais aussi une maman chérie et les dernières illusions liées au jardin secret de l’enfance. Pour Harry, cela était le début d’un chaos total dans sa vie qui a failli emporter sa raison.
« Au bout d'un moment, j'ai sorti la tête du sable, j'ai commencé à écouter les gens autour de moi, et j'ai décidé d'utiliser mon statut pour faire des choses biens ».
Le cauchemar de Camilla
Evénement rarissime : Camilla s’exprime sur Diana.
Depuis le début de l’affaire, Camilla a préféré se taire et ne pas alimenter les polémiques. Et pourtant, elle a profité de cette occasion pour livrer quelques confidences. La plus émouvante est probablement celle-là :
"Je n’osais plus aller nulle part"
Alors que Charles espérait que son divorce allait lui permettre de vivre son amour au grand jour, c’est tout l’inverse qui va se produire. La mort de Diana rend sa romance avec Camilla impossible à officialiser. Camilla n’ose même plus sortir de chez elle, de peur d’être malmenée ou agressée. Elle est devenue la femme la plus haïe d’Angleterre ! Il faudra du temps, beaucoup de patience et une sérieuse dose de diplomatie pour oublier les épreuves. Aujourd’hui, Camilla peut enfin en parler avec sérénité. Le temps a fait son œuvre.