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Samuel et plusieurs membres de sa famille sont partis samedi pour des vacances de rêve en Espagne. A dix, dont deux enfants, ils devaient séjourner dans une luxueuse villa en bord de mer. Mais à leur arrivée, ils ont été confrontés à une très mauvaise surprise.
Samedi 1er août: c'est le jour du grand départ pour Samuel et sa famille. Les voitures sont chargées et, depuis Tubize, le cap est mis sur Torrevieja. Plus de 1.800 kilomètres de route pour atteindre une
Dix membres d'une même famille se retrouvent ainsi face au mur. En arrivant sur place dimanche soir, ils espéraient tous se rafraîchir avant un repos bien mérité dans un lit confortable. Ils sont loin, très loin de chez eux. Les températures sont très élevées: plus de 35 degrés et pas un nuage à l'horizon. Le tout, avec deux enfants, dont un qui n'a pas plus d'un an. "C'est très difficile, on s'est pris une grosse baffe. Et quand les locataires nous ont dit que d'autres personnes, dans le même cas que nous, étaient venues sonner, on a tout de suite compris", a ajouté Samuel.
2.000€ pour trois semaines dans cette villa de rêve: trop beau pour être vrai ?
Quelques "trucs" pour éviter les pièges
En quelques instants, c'est la douche froide sous le soleil de plomb. "L'arnaque est classique, malheureusement", explique Olivier Bogaert de la Computer Crime Unit. "Les escrocs utilisent toujours la même technique. Leurs fausses annonces sont très bien faites et il est facile de tomber dans le panneau", a-t-il ajouté.
Olivier Bogaert a ainsi donné quelques "trucs" pour éviter les arnaques, mais sans garantir un risque zéro pour autant. "Une méthode intéressante c'est d'enregistrer la photo de l'annonce, et de la coller dans Google Images. Si vous voyez que le bien retrouvé via le moteur de recherche est lié à différentes annonces, vous savez que c'est louche", a-t-il précisé.
Bien entendu, d'autres éléments peuvent cacher une arnaque, comme par exemple des prix très attractifs qui visent des proies peu fortunées qui pensent avoir trouvé la destination "de rêve" à prix réduit. Olvier Bogaert conseille également de ne pas "céder face à l'instantanéité". Se renseigner, se documenter par rapport à un bien en location ou une annonce fait partie des réflexes qui peuvent nous épargner des soucis.
Payer par virement: à éviter
Pour Samuel et sa famille, il est vraisemblablement trop tard. Le loyer pour les trois semaines était de 2.000 euros. Ils n'en ont payé que 1.000 euros en acompte, malgré l'insistance de l'escroc. "Il a beaucoup insisté pour qu'on paie la totalité du montant par virement. Il nous a même dit que si on payait tout, il nous faisait une réduction de 15%. Mais on a refusé, précisant qu'on ne payerait la deuxième partie du montant qu'à notre arrivée", a-t-il précisé.
Payer par virement, le détail qui "sonne faux", selon Test-Achat. "C'est très fréquent que les escrocs ne respectent pas la procédure des sites Internet où sont placées les annonces. Ils envoient alors un numéro de compte par mail, et demandent un versement par virement bancaire", a confié Julie Frère, porte-parole de Test-Achat.
En général, les sites où sont postées des annonces luttent pour éviter que des escrocs ne s'emparent de leur plateforme pour arnaquer des clients. La meilleure méthode pour cela reste encore de bloquer un paiement qui ne sera versé aux propriétaires du bien loué qu'après une certaine durée, souvent 48 heures à partir de la remise des clés aux locataires. Sans plainte de la part des clients endéans ce laps de temps, le site estime que "tout le monde est content" et verse l'argent aux propriétaires.
La lutte s'annonce ardue
Le paiement ayant été fait il y a près de trois mois par Samuel, cette option n'est plus envisageable. Cela étant, ce n'est pas pour autant que tout est perdu d'avance, même si la lutte s'annonce ardue. "De toute façon, dans pareil cas, il faut tout de suite aller porter plainte à la police locale", a ajouté Julie Frère. "Une telle arnaque est un délit et cela relève des juridictions pénales. Mais il faut aussi appeler le site web où se trouvait l'annonce. Même si on n'y croit pas toujours, on a parfois de bonnes surprises et ils proposent des solutions, comme reloger les victimes. Ensuite, pour tout ce qui est entrepris, il est très important de garder toutes les traces écrites", a-t-elle conclu.
Prendre contact avec le site fotocasa, Samuel l'a fait quasi dès son arrivée sur le lieu de vacances. Ils l'ont attentivement écouté et lui ont promis de donner toutes les suites possibles à son dossier. "Mais ils ont aussi insisté sur le fait qu'ils n'étaient qu'un intermédiaire entre nous et l'escroc, ce qui ne nous donne pas beaucoup d'espoir", a confié Samuel.
"Il a été crapuleux jusqu'au bout"
Mais en arrivant à Torrevieja, Samuel a aussi appelé l'homme à qui ils avaient loué une maison qui ne lui appartenait pas. L'escroc leur a alors donné un rendez-vous, auquel il ne s'est jamais présenté...
Le lendemain, Samuel a rappelé le personnage, mais a perdu son sang-froid et s'est montré plus en colère. "Là, il a vraiment été crapuleux jusqu'au bout. Il nous a écoutés en riant. Puis il nous a dit qu'il s'en foutait complètement qu'on était là avec des enfants, et il a ajouté sans scrupules qu'il s'amusait bien avec notre argent", a déploré Samuel.
A l'heure actuelle, Samuel cherche un logement pour essayer de passer ses vacances dans des conditions acceptables. Par chance, il a de la famille sur place qui peut "dépanner" en cas de gros souci, mais sans avoir la place pour héberger 10 personnes. Dès qu'il aura trouvé un gîte pour les membres de sa famille victimes de cette arnaque, il tentera de souffler et de profiter de son séjour en Espagne. A son retour en Belgique, il transmettra son dossier au