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Inal Bersekov ne tatoue que depuis trois ans et demi, mais ses débuts sont plus que prometteurs. En quête constante de perfection, le jeune artiste réalise des portraits toujours plus précis. La star américaine du hip-hop, Drake, a même dernièrement fait appel à lui.
Inal Bersekov, 28 ans, a réalisé le dernier tatouage en date de Drake. Au cas où vous ne seriez pas très attentif aux dernières tendances musicales, Drake est un rappeur et chanteur de RnB. Il est l’artiste qui a vendu le plus d’albums en 2016, et défraye régulièrement la chronique pour ses amourettes avec Rihanna ou Jennifer Lopez. Inal Bersekov, quant à lui, est en train de se forger une belle réputation avec ses tatouages ultra réalistes. Nous l’avons contacté pour qu’il nous raconte comment il a développé ce talent, de ses débuts jusqu’à sa récente rencontre avec le rappeur canadien.
Le portrait, une passion qui remonte à l'enfance
Depuis qu'il a 3 ans et demi, Inal Bersekov dessine des portraits. Un hobby dont il n'avait jamais pensé faire une activité professionnelle. Après avoir obtenu son CESS, le jeune homme ne se lance pas dans le graphisme, l'illustration ou le design, mais dans des études de commerce à Sainte Marie (Liège) . "C’était un peu ce que voulaient mes parents", confie-t-il. À 22 ans, il décide néanmoins d’arrêter pour se lancer dans la photographie et la vidéo.
Un premier boulot de vidéaste
Inal filme des festivals et des soirées pour réaliser des "after movies", des films qui servent à la fois de souvenirs et de promotion pour des événements. Une activité qui ne lui permet pas de gagner sa vie. "Malheureusement en Belgique, ils veulent que vous fassiez des merveilles pour rien du tout", regrette-t-il. Inal signe un contrat avec le directeur de plusieurs magasins dans la région de Bastogne, pour réaliser des publicités. "J’ai quitté ce boulot parce que ça n’allait pas, je vous passe les détails", raconte-t-il.
Impressionné par ses dessins, un ami lui offre un kit de tatouage
Suite à cette expérience peu concluante, Inal se retrouve sans emploi, un peu déboussolé. "Je ne savais pas du tout dans quoi me lancer, si j’allais recommencer les études", se souvient-il. Un de ses amis remarque les dessins d'Inal dans un album qu'il a partagé sur Facebook. Son père étant tatoueur, il suggère à Inal de se lancer dans le domaine. "J’en sais rien, je ne me suis jamais vraiment intéressé au tatouage", répond-il. Son ami lui fournit un kit de départ pour apprenti tatoueur.
Inal débute dans le tatouage et s'entraîne avec acharnement
À 24 ans, Inal fait ses premiers tests sur les peaux en silicone inclues dans le kit. "Ça ne m’a pas paru aussi difficile que ça. Je me suis dit 'si c’est comme ça, je peux essayer'", relate-t-il. Le jeune homme se plonge dans l'univers du tatouage: il regarde des tutoriels sur YouTube, observe le travail des tatoueurs les plus connus sur Instagram et poursuit son entrainement sur des peaux en silicone. Un jour, il propose à un ami de le tatouer. "Il voulait justement un portrait, je lui ai fait le portrait de Malcom X en fait. C’était mon premier tatoo", se souvient-il.
Inal décide de s'entraîner le plus possible pour atteindre un certain niveau. "C’était nuit et jour, il n’y avait pas d’heure. J’ai oublié toutes les sorties, j’ai perdu énormément d’amis quand je me suis lancé", raconte-t-il. Inal se spécialise dans le réalisme, un style qui correspond à sa personnalité perfectionniste : "J’aime bien quand les choses sont vraiment, vraiment bien finies. Le portrait doit ressembler à 100%", explique-t-il. "Mais j’apporte aussi ma touche personnelle, comme tous les tatoueurs", précise-t-il.
Pour développer sa technique de tatoueur, Inal n'a pas pu s'appuyer sur son expérience de dessinateur: "Le tatoo et le dessin n’ont absolument rien à voir. J’ai dû tout réapprendre", indique-t-il. L'artiste note tout juste quelques similitudes dans la démarche : "Dans ma tête je me dis ‘ok si je fais ça ainsi, j’aboutis à ce résultat là’". En revanche, il a pu s'inspirer d'autres tatoueurs spécialistes du réalisme, notamment Niki Norberg, qu'il considère comme son mentor.
Il ouvre son propre salon à Verviers
Après avoir réalisé de nombreux tatouages gratuitement, Inal ouvre son propre salon à Verviers, B.R.O Studio, il y a deux ans et demi. "J’ai attendu énormément de temps avant de l'ouvrir parce que je voulais être sûr de laisser une trace qui soit valable", explique-t-il. Le bouche à oreille fonctionne à plein, les réseaux sociaux aussi. "Les gens viennent, ça leur plait. Et au final, c’est un peu comme une drogue. Si on veut un tatoo, après on a envie d’un deuxième, un troisième…", note-t-il. Le succès est au rendez-vous. En 2015,une connaissance le met même en contact avec Steven Dufour, dont il tatoue la cuisse.
En mai 2017, Inal décide d'aller rendre visite à son tatoueur préféré, Niki Norberg, en Suède. Il passe quelques jours à travailler à ses côtés. Le célèbre tatoueur publie sur son compte Instagram des clichés des tatouages réalisés par Inal, ainsi qu'une photo du jeune Belge. Drake, qui s'est fait tatouer par Niki Norberg, commence à suivre Inal sur ce réseau social. Puis le chanteur canadien contacte le Verviétois dans un message privé. Il lui demande de venir le tatouer à Toronto.
Drake, "un garçon hyper sympa"
Inal et sa compagne font le voyage à la mi-juin. "C’était incroyable ! Des gifles tous les jours", s'enthousiasme-t-il. Ils logent dans le même hôtel que la star, le côtoie, lui et son entourage, dans cette ville où "tout est démesuré", dit-il. La rencontre avec le rappeur s'est "vraiment super bien passée", se réjouit Inal. "Le garçon est hyper sympa. Il ne fait pas le malin sur sa réussite et s’intéresse énormément à tout", poursuit-il.
Inal complète le tatouage de Drake qu'a réalisé Niki Norberg. Au portrait de Sade — une chanteuse de soul très appréciée par Drake —, il ajoute des palmiers et un deuxième portrait d’elle. Ce nouveau tatouage du chanteur Drake fait l’objet d’une dizaine d’articles dans la presse people américaine. Le nom d'Inal Bersekov y est mentionné à chaque fois. Amusée par cette publicité inattendue, le tatoueur nous invite à le recontacter quand il aura tatoué "Kanye West", plaisante-t-il. Et pourquoi pas ?
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Suite à la publication de cet article, un de nos lecteurs, Stéphane, a contacté la rédaction de RTL pour saluer le travail d’Inal. Ce jeune homme de Thimister (Liège) a accompagné son épouse au mois de juin dernier dans le salon de tatouage du jeune talent de Verviers. Signe que les affaires marchent pour lui, Stéphane et sa femme ont dû attendre un an pour obtenir le rendez-vous. Mais ils n’ont pas été déçus : "Monsieur l'Artiste, merci pour ce tatouage d'un réalisme et d'une mise en scène époustouflante. Le bras de mon épouse est marqué à jamais de votre trait que je ne me lasserai d'admirer chaque jour", se réjouit-il. La photo du tatouage ci-dessous.
