Notre compatriote a remporté dimanche les tout premiers championnats du monde de pétanque en individuel à Nice. L’Arlonais de 43 ans y a écrit l’Histoire de sa discipline et la plus belle ligne de son palmarès déjà bien fourni.
Claudy Weibel a surpris tous les amateurs de pétanque venus du monde entier à l’occasion des tout premiers championnats du monde en tête à tête (il s’agit de l’appellation officielle qui désigne le jeu en individuel et non par équipe) organisés en France à Nice. Dimanche, le bouliste belge a en effet remporté la finale (13-8) face au Tunisien Sami Atallah surnommé le "bombardier". Un nouveau sacre qui intervient quinze années après sa médaille d’or en triplette (à trois joueurs), au Portugal en 2000, lors du seul championnat officiel organisé jusqu’à cette année par la fédération internationale de pétanque.
Représentant la Belgique depuis vingt ans sur la scène internationale, l’Arlonais est passé par divers sentiments durant ce tournoi qui marque le début d’une nouvelle ère pour sa discipline. "Il y a eu beaucoup de joie et d’émotions. Cela a été un grand moment. Je me sentais capable de faire de belles parties contre de bons joueurs mais, avec un parcours comme celui que j’ai vécu, je ne m’attendais pas du tout à être champion du monde. D’autant plus qu’en ne réalisant pas un bon premier tour, je me suis retrouvé avec tous les favoris dont la Thaïlande et la France, lors des tours suivants."
"Ma participation aux Mondiaux n’a pas fait l’unanimité à la Fédération"
Ce premier Mondial de pétanque individuel a ainsi rassemblé 48 pays différents durant ce mois de janvier dont plus de la moitié provenant d’Europe. Sélectionné par le coach national belge pour porter la liquette nationale, Claudy confie que "ce choix n’avait pas fait l’unanimité au sein de la Fédération belge de pétanque", ce qui a donné à Claudy "un peu plus de rage sur le terrain afin de prouver que j’avais ma place dans cette compétition."
Il aligne les titres les uns après les autres
Originaire de la province de Luxembourg, ce vendeur de voitures d’occasions qui travaille également dans l’évènementiel a passé toute son enfance à Heinsch où il vit toujours actuellement. Joueur de pétanque depuis son plus jeune âge, il ne s’est jamais imaginé pouvoir atteindre un tel niveau. "Mon père m’a transmis cette passion. On jouait souvent en famille et, je n’ai jamais joué à la pétanque pour être champion du monde. J’ai toujours joué pour le plaisir. Le reste est venu progressivement."
Après avoir commencé sa carrière au Luxembourg pour la poursuivre ensuite en Belgique dans un club bruxellois pendant dix ans, Claudy tente une première expérience en France en Auvergne avant de rejoindre Paris et de rallier par la suite son club actuel à Metz pour lequel il joue à présent depuis huit ans. Depuis plus de deux décennies, il aligne les titres les uns après les autres lors de chaque étape dans sa carrière. Multiple champion du Luxembourg et de Belgique, il est actuellement licencié en France, où il est le premier joueur étranger à avoir remporté le Championnat de France en triplette en 2012.
"Il n’y a pas de structures en Belgique"
Membre du club de la Ronde Pétanque de Metz, Claudy a également glané un titre européen et trois coupes nationales. Parti s’exiler en France, il porte un jugement sur la situation de ce sport dans son pays natal. "Des structures, on n’en a pas trop en Belgique. Ce n’est pas terrible à ce niveau-là. On n’a aucune aide et, 80% des bons joueurs belges vont souvent signer dans des clubs français. Ce n’est pas une histoire d’argent vu qu’on n’est pas professionnels. Il n’y a simplement pas suivi."
"Etre digne de ce nouveau statut"
Avec ce nouveau titre, il s’attend dès lors à "être fort sollicité. Je vais à présent représenter la Belgique un peu partout avec ce maillot de champion du monde et, je vais essayer d’être digne de ce nouveau statut. Il aura fallu attendre l’année 2015 pour voir un championnat du monde en individuel être mis sur pied. La raison ? Les Fédérations internationales de pétanque poussent pour que la discipline puisse prendre place aux futurs Jeux olympiques. Pour cela, il faut élargir les compétitions mondiales. On compte maintenant des tournois en triplette et en tête à tête."
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