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Il n'est pas correct d'affirmer que Salah Abdeslam a pu échapper à la police en raison du fait que des perquisitions nocturnes ne peuvent être effectuées, a indiqué mercredi le parquet fédéral après la publication par le quotidien Het Laatste Nieuws de propos tenus par le ministre de la Justice Koen Geens lors d'une émission télévisée ("Faroek") enregistrée par VTM, et qui doit être diffusée ce mercredi soir.
Selon le ministre de la Justice, s'exprimant dans le cadre de l'émission, les services de renseignement avaient reçu une information selon laquelle le terroriste présumé Salah Abdeslam pouvait se cacher dans une habitation de Molenbeek-Saint-Jean. "Sa position était connue par les services de renseignements" la nuit du dimanche 15 au lundi 16 novembre, a-t-il expliqué dans l'émission, selon HLN. En raison de la loi sur les perquisitions, la police a toutefois dû attendre 5 heures du matin pour pénétrer dans le logement. Au moment de la perquisition, Salah Abdeslam n'y était pas, ou plus, ayant pu quitter les lieux. Geens parle d'un "handicap" et son cabinet confirme que les enquêteurs présents lors d'actions à Molenbeek "se sont heurtés aux limitations de la loi".
Le parquet fédéral nuance toutefois ces propos. "Nous avions une information indiquant que Salah pouvait ou avait pu se trouver dans l'habitation en question. Une perquisition a donc été effectuée et n'a rien livré. Affirmer qu'on n'a pas pu l'arrêter parce que nous ne pouvions pas effectuer de perquisitions entre 21h00 et 05h00 et qu'il s'est échappé durant cette tranche horaire, est une extrapolation."
Les perquisitions sont effectivement interdites en Belgique selon le Code Pénal entre 23h et 5h du matin. Il existe cependant quelques exceptions à cette loi, notamment lors de flagrant délit ou en cas d'incendie... Mais rien n'est mentionné en cas de terrorisme. Cette loi est en vigueur depuis 1967. Un changement de loi est prochainement prévu à ce sujet. Les perquisitions seront autorisées à tout moment, à condition qu'il s'agisse de terrorisme.