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Notre journaliste Frédéric Moray a calculé les revenus perçus par des mandataires bruxellois pour les activités liées à leurs fonctions publiques. Voici comment des conseillers locaux arrondissent leurs fins de mois de plusieurs milliers d'euros.
Jusqu'à plus de 100.000€ par an pour siéger dans des asbl... De petits élus locaux, conseillers du CPAS, parviennent à gonfler leurs rémunérations en cumulant des mandats pour leur participation à des conseils d'administration au sein de structures qui dépendent du CPAS. Ils reçoivent en outre des avantages en nature pour leur ligne ADSL, leur abonnement à la Stib, etc.
Numéro 1: Christophe Pourtois (MR)
Le champion, on en parle depuis jeudi, c’est le libéral Christophe Pourtois. Au total, il a gagné une somme totale de 150.000€ en 2016. 20.000€ en jetons de présence au conseil du CPAS et 65.000€ pour 15 mandats dont 9 rémunérés dans des structures dépendant du CPAS. Soit 85.000€ bruts par an, auxquels il faut ajouter son salaire de premier auditeur à la Cour des comptes. Un poste qui lui aurait permis de toucher un peu plus de 70.000€.
Le MR a fait savoir que Christophe Pourtois s'est engagé à respecter les règles internes au parti, limitant à trois le nombre de mandats rémunérés.
Numéro 2: Michel Barnstijn (PS)
Suit le socialiste Michel Barnstijn, lui aussi conseiller CPAS. Il a perçu 23.200 € de jetons de présence, 2.300€ de frais ADSL et abonnements de Stib, et 9.000€ pour 15 mandats dont 9 rémunérés dans des structures dépendant du CPAS. Michel Bartstijn est aussi président du Marché matinal Mabru, où il gagne 19.500€. Le total est donc de 55.000€ brut par an.
Numéro 3: Jacques Michel (cdH)
Le troisième élu au CPAS en termes de rémunération est cdH. Jacques Michel, le président par interim du CPAS, qui atteint un peu plus de 20.000€ brut par an.
Des montants légaux
Encore une fois, les montants interpellent. Pourtant, ils sont légaux, puisque les mandataires politiques peuvent cumuler autant de rémunérations qu'ils le souhaitent jusqu'à 150% de la rémunération d'un parlementaire, c'est-à-dire un montant d'environ 180.000€. Seuls les parlementaires sont limités à un mandat rémunéré complémentaire.
Ce qui choque dans tout cela, c'est l'opacité qui entoure ces mandats et l'objet social du CPAS, chargé d'aider les plus démunis.
Le cadastre des mandats dérivés
Nos confrères de L'Echo et De Standaard ont, quant à eux, pu se procurer une version "quasiment définitive" du cadastre des "mandats dérivés" rémunérés qui dépendent de la Ville de Bruxelles et du CPAS. Un cadastre promis par la majorité PS-MR-Open Vld. Il affiche un "top 10" aux couleurs essentiellement socialistes, seuls deux libéraux s'y retrouvant, peut-on lire samedi chez nos confrères.
Le podium de tête des plus grosses rémunérations (brutes) issues de mandats dérivés y est composé de Pascale Peraïta (PS, 78.657€, quatre mandats rémunérés), du MR Christophe Pourtois (76.459€, dix mandats rémunérés) et de Faouzia Hariche (PS, 71.175€, trois mandats rémunérés).
Ce cadastre des structures où le conseil communal et le conseil de l'action sociale envoient des représentants est "complet à 95%", précisent le futur bourgmestre Philippe Close (PS) et le premier échevin Alain Courtois (MR) à L'Echo, ajoutant qu'"environ une centaine" de structures publiques dépendent de Bruxelles-Ville. Face à la crise actuelle, un "plan en trois axes" va être proposé à l'opposition, indique Philippe Close. Celui-ci comprendra la mise en place d'un contrat de mission entre chaque ASBL et la Ville de Bruxelles, ainsi qu'un cadastre publié annuellement en ligne, et le placement d'un "observateur indépendant dans les structures comme des hôpitaux", précise-t-il. "Tous les jetons de présence seront alignés sur ceux du conseil communal (78 euros). Et pour la présidence et la vice-présidence de grandes structures économiques comme les hôpitaux, le marché matinal (Mabru), Brussels Expo ou les Cuisines bruxelloises, nous voudrions nous aligner au maximum sur ce qui est pratiqué à la Stib: 800 euros net par mois", avance également Philippe Close, dont la réforme "dure, radicale et rapide" sera mise en place "dès le mois de juillet".