C’est une information exclusive RTL. Inès El Khannouss, la fille d’Ahmed El Khannouss, premier échevin et échevin des Sports de Molenbeek-Saint-Jean, a été inculpée dans le cadre de la filière terroriste de Jumet. Elle comparaîtra devant un tribunal correctionnel avec six autres inculpés pour "participation à une activité d’un groupe terroriste, y compris par la fourniture d’informations ou de moyens matériels ou par toute forme de financement d’une activité du groupe terroriste", comme l'indique le document judiciaire qui fait état de son renvoi devant le tribunal correctionnel. La jeune femme avait été arrêtée en février dernier.
On lui reproche de s’être marié religieusement avec Youssef B.
Selon nos informations, on lui reproche de s’être marié religieusement avec Youssef B. lui aussi inculpé dans la filière de Jumet. Une union réalisée afin que son compagnon puisse partir en Syrie faire le Djihad. L’avocat de ce dernier s’explique. "Il était tout à fait amoureux de cette fille, ils se connaissaient depuis plusieurs mois, donc par conséquent, pour lui, ce mariage était uniquement un prolongement naturel de leur relation", a indiqué Me Hamid El Abouti.
Des éléments compromettants
Cependant des éléments compromettants comme des écoutes mettent en avant le caractère radical de cette union religieuse. L’enquête a démontrée également qu’Inès El Khannous a eu des contacts avec d’autres personnes radicalisées présente dans ce dossier. Quant à son compagnon déjà condamné dans le passé à 5 ans de prison dans un dossier terroriste il était porteur d’un bracelet électronique. Quant au mariage religieux il constitue un indice. "Dans certains dossiers, on a considéré que c’était l’acte le plus minime de participation, le fait pour une femme, sachant que son futur mari est en départ pour la Syrie, si elle est au courant de cet élément-là, on considère qu’elle participe à l’activité terroriste", a précisé Me El Abouti.
"Il s'agit d'une étudiante épanouie au comportement irréprochable"
Ahmed El Khannouss, le père d'Inès, a réagi à cette information peu avant midi ce dimanche. Il a indiqué être choqué par les amalgames faits dans cette affaire et a tenu à donner plusieurs précisions. "Le seul élément qui explique la citation du nom de sa fille dans le dossier est basé sur le fait qu'elle est tout simplement tombée amoureuse, à l'insu de ses parents, d'un des inculpés qui lui avait caché ses activités et idées. Il s'agit d'une étudiante épanouie au comportement irréprochable mais qui a été la victime naïve d'une relation amoureuse faussée", a indiqué l'échevin dans un communiqué adressé à notre journaliste Benjamin Samyn.
"Elle n'a jamais défendu de thèses radicales, a toujours pratiqué l'Islam modéré"
Selon M. El Khannouss, sa fille pratique un Islam modéré. "Comme elle l'a déclaré de manière très claire à la justice, elle n'a jamais défendu de thèses radicales, a toujours pratiqué l'Islam modéré et ouvert de ses parents et a toujours dénoncé toute radicalisation dans la société. Tous les éléments du dossier le démontrent. Il n'est donc pas question dans cette affaire de la moindre activité en lien avec le terrorisme mais juste d'une simple histoire d'amour malheureuse", précise-t-il.
L'échevin ajoute que ni lui, ni sa femme n'étaient au courant de cette affaire avant d'en être informés par la police et qu'ils ont été effondrés par la nouvelle.
Inès El Khannouss, fille d'un échevin molenbeekois, inculpée dans le cadre de la filière terroriste de Jumet: "La victime naïve d'une relation amoureuse faussée"
Publié le 30 avril 2017 à 11h53
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