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Violences de lundi à Kinshasa: le pasteur Mukungubila accusé d'être le responsable

 
 

La presse kinoise pointe du doigt ce candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2006, remporté par l'actuel chef de l'Etat congolais, Joseph Kabila.

L'instigateur présumé des attaques menées lundi contre plusieurs sites importants dans trois villes de la République démocratique du Congo (RDC), dont la capitale, Kinshasa, est le pasteur Paul-Joseph Mukungubila Mutombo, selon les journaux de Kinshasa. Ce pasteur, surnommé par ses fidèles le "prophète de l'Eternel", est à la tête de l'"Eglise du Seigneur Jesus-Christ", implantée notamment à Kinshasa, Lubumbashi, Kolwezi et Kalemie. Il a baptisé son église évangéliste - une des nombreuses à proliférer en RDC - de "ministère de la Restauration".

60.000 (0,35%) voix lors des élections présidentielles de 2006

Né le 26 décembre 1947 à Kisala, dans la province du Katanga (sud-est de la RDC), l'un des bastions de M. Kabila, ce candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2006, se présente comme un opposant au régime de M. Kabila. En juillet 2006, lors des premiers scrutins libres depuis plusieurs décennies, il avait obtenu 59.228 voix sur l'ensemble du territoire congolais, soit 0,35% des suffrages exprimés, se classant en 23ème position sur les 33 candidats au premier tour.Dans ses interventions dans les médias, il dénonce régulièrement les tentatives de "balkanisation" (division, à l'image de ce qui s'est passé en ex-Yougoslavie) de la RDC ainsi que le bradage et le pillage des ressources naturelles du pays par ses voisins.Le prophète Mukungubila a signé le 5 décembre dernier, une lettre ouverte dans laquelle il a fait part de son amertume quant à la gestion du pays et a tenu un discours très critique à l'encontre du Rwanda. En 2010, une manifestation des fidèles de Mukungubila avait été dispersée à Kinshasa non loin du siège des services des renseignements militaires.

Des tee-shirts à son effigie portés par de nombreux assaillants

Une enquête menée par les services spéciaux de la police devra déterminer s'il est impliqué ou non dans les attaques de lundi qui ont visé à Kinshasa le siège de la Radio Télévision nationale congolaise (RTNC), l'aéroport international de N'djili et l'état-major général, faisant au moins 52 morts. A Lubumbashi, chef-lieu de la province du Katanga et deuxième ville du pas et Kolwezi (sud-est), des tirs ont aussi été échangés entre forces de sécurité et partisans du pasteur, alors qu'à Kindu, le chef-lieu du Maniema (est) l'aéroport a été ciblé. Le pasteur Mukungubila a toutefois affirmé à Radio France International (RFI) que ses disciples étaient "désarmés" et qu'ils voulaient protester, après des attaques qui auraient visé la maison d'un dignitaire de son église et sa résidence à Lubumbashi, située dans le quartier Kabulamesh. A plusieurs endroits, les assaillants qui sont tombés sous les balles des forces de sécurité portaient des T-shirts à l'effigie de Paul-Joseph Mukungubila.


 

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