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Les troupes de Bachar al-Assad ont remporté plusieurs victoires sur l'EI. Le régime syrien a notamment chassé les djihadistes de la ville de Palmyre la semaine dernière. D'après des experts, 30% de la cité ont été détruits, et il faudra des années pour la restaurer.
Même si les premiers soldats et archéologues entrés dans Palmyre s'étaient réjouis de voir que de nombreuses ruines historiques étaient toujours debout, les dégâts infligés par l'EI à la cité sont très importants.
"Le temple de Bêl ne sera plus jamais comme avant"
A l'entrée du temple de Bêl, le plus beau monument de cette cité surnommée la "perle du désert", les jihadistes ont écrit à la peinture noire: "Etat islamique. Entrée interdite aux civils et aux frères" (c'est-à-dire les combattants). Si l'enceinte et les cours du temple n'ont pas été touchées, la cella (la partie close, qui s'ouvre sur l'avant par une porte à deux battants), la partie fermée et la plus importante du temple, n'est plus qu'un amas de gravats, à l'exception de la porte monumentale, depuis que l'Etat islamique (EI) l'a fait exploser en août 2015, a constaté une équipe de l'AFP qui s'est rendue sur place.
"Le temple de Bêl ne sera plus jamais comme avant. D'après nos experts, nous allons pouvoir certainement restaurer un tiers de la cella détruite et peut-être plus après des études complémentaires avec l'Unesco. Cela prendra cinq ans de travail sur le terrain", a affirmé à l'AFP le directeur des Antiquités syriennes Maamoun Abdelkarim.
Le théâtre romain criblé de balles
Sur les ruines, des soldats russes, qui ont joué un rôle déterminant dans la reprise dimanche de la ville, montrent à des journalistes de leur pays ce qui reste des trésors antiques. Dans le théâtre romain, intact, des jihadistes ont écrit leurs noms et un mur est criblé de balles. C'est dans cet édifice, datant du IIe siècle, que l'EI a procédé à des exécutions publiques de soldats par des enfants de membres du groupe djihadiste.
Le temple de Baalshamin ravagé
Sur le site, de la cella du temple de Baalshamin, il ne reste plus rien en dehors de quatre colonnes, et de l'Arc de triomphe, datant de l'empereur romain Septime Sévère (IIIe siècle) ne subsiste que deux piliers mais la partie centrale et les arches sont à terre.
Cependant pour M. Abdelkarim, "l'ériger à nouveau n'est pas compliqué car tous les blocs sont là et l'arche avait déjà été remontée dans les années 30". "J'invite les archéologues et experts du monde entier à venir travailler avec nous car ce site fait partie du patrimoine mondial de l'humanité", dit-il.
Quant au Musée national, il ressemble au musée des horreurs. Les djihadistes, qui l'avaient transformé en tribunal religieux, se sont livrés à un vandalisme inouï.
"Les experts estiment que 30% de la cité antique de Palmyre a été détruite", a affirmé sur place Talal Barazi, le gouverneur de la province de Homs, où est située Palmyre.