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Le célèbre chanteur congolais Papa Wemba est décédé sur scène à Abidjan des suites d'un malaise, annonce la radio congolaise Okapi.
Le chanteur congolais Papa Wemba, de son vrai nom Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba, est décédé dimanche à Abidjan en Côte d'Ivoire où il participait au Festival des musiques urbaines d'Anoumabo, indique Radio Okapi sur son site internet. Grande figure de la musique congolaise, le chanteur était âgé de 66 ans. Il a sorti des dizaines d'albums depuis le début des années 70.
Il est le fondateur et dirigeant du label Viva la Musica. Si il n'est pas le créateur de la rumba congolaise, il en est un des piliers de ce style musicale et un des artistes qui propulsera ce genre à l'échelle internationale. Il participera aussi aux débuts du soukous. La rumba reste sa référence malgré ses autres influences comme le rock, ndombolo, la world music et d'autres. Roi de la rumba congolaise, fou de mode et de beaux vêtements, Papa Wemba était depuis plus de 40 ans un des chanteurs africains les plus populaires.
Voix haut perchée et personnalité flamboyante, le "rossignol" était le prince de la
Ses débuts
Né Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba le 14 juin 1949 dans la région du fleuve Kasaï (sud du Congo belge), Papa Wemba tenait sa passion du chant de sa mère, une "pleureuse" qu'il accompagne aux veillées funèbres alors que son père préfèrerait le voir devenir avocat plutôt que musicien.
Après des débuts dans des chorales religieuses, où il forge sa voix haute, très caractéristique, il arrive à Kinshasa à la fin des années 60 où, influencé comme toute sa génération par la culture anglo-saxonne, il prend le pseudonyme de "Jules Presley".
C'est avec Jossart N'yoka Longo, Evoloko, Pépé Felly et Andy Bimi Ombalé, qu'il participe, en 1969, à la création d'un des principaux groupes zaïrois des années 70, Zaïko Langa Langa, qui dépoussière la rumba traditionnelle (style né à la fin des années 40, qui combine rythmes afro-cubains et chants congolais) en y introduisant des rythmes rock et des sonorités électriques. Il quittera le groupe en 1974.
Papa Wemba crée le groupe Viva La Musica en 1977, ce label va l'accompagner durant toute la suite de sa carrière. C'est alors une star en Afrique centrale. Il fonde le village de Molokaï, près de Kinshasa, dont il s'autoproclame chef coutumier.
Un exutoire pour la jeunesse
Dans les années 80, avec l'émergence de la "world music", les producteurs européens s'intéressent à lui. Ses séjours en France sont de plus en plus fréquents. Au Zaïre, sa musique est un exutoire pour la jeunesse, même s'il refuse de jouer tout rôle politique. Papa Wemba s'installe en France en 1986 alors que sa renommée touche même le Japon, emballé par ce dandy africain qui s'habille chez les grands couturiers. Il commence à toucher un public élargi, grâce notamment à un album "world music" produit par le Français Martin Meissonnier en 1988 qui marie sonorités africaines et occidentales. En 1993, il se lie avec Peter Gabriel (ex-chanteur de Genesis, qui a lancé son label RealWorld), dont il assure les premières parties lors d'une tournée américaine et européenne dans de grandes salles comme Bercy à Paris.
Au début des années 80, sa popularité atteint des sommets au Zaïre et au Congo-Brazzaville. Il devient alors une véritable icône pour la jeunesse sur les deux rives du fleuve Congo. (Wikipédia) Il apparaît également sur l'album du collectif de Passy le Bisso na Bisso en 1999.
Papa Wemba, l'acteur
En 1987, il est l'acteur principal du film belgo-zaïrois La vie est belle du réalisateur congolais Ngangura Dieudonné Mweze et du réalisateur belge Benoît Lamy. Il compose une bonne partie de la musique originale de ce film. Il apparaît également en 1997 dans Combat de fauves de Benoît Lamy. Les acteurs principaux du film sont Ute Lemper et Richard Bohringer. En 2012, il a eu un petit rôle dans le film dramatique belge Kinshasa Kids de Marc-Henri Wajnberg. (Wikipédia)
Papa Wemba sort trois disques sur le label RealWorld jusqu'en 1999, élaborés pour le public occidental, alors que, parallèlement, il publie d'autres oeuvres plus ciblées sur la communauté africaine.
Père de six enfants
Au début des années 2000, Papa Wemba a été condamné en France pour aide au séjour irrégulier d'étrangers sous couvert de ses activités musicales. Il a passé plus de trois mois en détention préventive en 2003 dans le cadre de cette affaire.
Mais ce père de six enfants restait une grande star. Il était de tous les événements musicaux majeurs concernant le continent africain, chantant notamment en l'honneur des 90 ans de Nelson Mandela en juin 2008 à Londres. A 66 ans, il était une des têtes d'affiche du Femua, grand festival organisé à Abidjan où il a fait samedi soir un malaise sur scène.
Papa Wemba, quelques minutes avant son décès sur scène à Abidjan. (Voice of Congo)
Quelques tubes de Papa Wemba