Vladimir Poutine a des ambitions qui vont au-delà de l'Ukraine et pourrait attaquer un Etat balte, donc le sol de l’Union européenne, afin de tester la solidarité de l'Occident, a affirmé l'ex-secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen, au journal britannique The Daily Telegraph vendredi.
Anders Fogh Rasmussen s'est exprimé alors que François Hollande et Angela Merkel étaient attendus à Moscou pour tenter de convaincre le président russe d'accepter un nouveau plan de paix pour l'est de l'Ukraine, où les combats ont repris de plus belle entre forces gouvernementales et rebelles séparatistes prorusses. "Il faut voir au-delà de l'Ukraine. Poutine veut redonner à la Russie sa position de grande puissance. Il y a de fortes probabilités qu'il intervienne en Baltique pour tester l'article 5 de l'Otan", a souligné l'ancien secrétaire général.
L'article 5 du traité de l'Atlantique-Nord stipule qu'une attaque armée contre l'un des pays membres "sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties". Et qu'en conséquence, celles-ci assisteront "la partie ou les parties ainsi attaquées", y compris par la force s'il le faut. "Poutine sait qu'il sera vaincu s'il franchit la ligne rouge et attaque un allié de l'Otan. Mais c'est un spécialiste de la guerre hybride", mêlant différents types d'opérations pour déstabiliser un Etat, ajoute M. Rasmussen dans le quotidien britannique.
La poussée de la Russie en Ukraine et l'annexion de la Crimée en mars 2014 suscite des inquiétudes dans les trois pays baltes qui, après avoir passé un demi-siècle sous l'occupation soviétique, craignent les ambitions territoriales de Moscou.
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