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Les boîtes noires de l'Airbus russe commencent à parler: l'origine du crash n'est pas accidentelle

Les boîtes noires de l'Airbus russe commencent à parler: l'origine du crash n'est pas accidentelle
 
 

L'analyse des deux boîtes noires, croisée avec des relevés sur les lieux du crash et l'expérience des enquêteurs, permet de "privilégier fortement" l'hypothèse d'un attentat à l'origine du crash de l'avion russe en Egypte, annonce ce vendredi une source proche de l'enquête.

Le décryptage de l'enregistreur des données de vol (Flight Data Recorder) et de l'enregistreur des voix dans le cockpit (Cockpit Voice Recorder) indique que "tout était normal", aussi bien au niveau des instruments que des conversations, jusqu'à la 24e minute de vol. C'est alors que les deux machines ont brutalement cessé de fonctionner, un comportement symptomatique d'une "très soudaine dépressurisation explosive", indique une source proche de l'enquête. "Les enquêteurs, au vu des informations des boîtes noires mais aussi de constatations sur les lieux du crash et de leur expérience, privilégient fortement la thèse de l'attentat", poursuit-elle.

"L'hypothèse d'une explosion avec pour origine une défaillance technique, un incendie ou autre, apparaît hautement improbable parce que les enregistreurs auraient sûrement signalé quelque chose avant la rupture et/ou les pilotes se seraient manifestés", dit encore la source. "Théoriquement, l'hypothèse d'une explosion accidentelle aussi brutale est possible, mais dans les faits elle est de l'ordre du très peu probable", admet-elle cependant, ajoutant: "un avion ne s'arrête pas net comme cela de transmettre des données en pleine altitude de croisière s'il n'y a pas une brutale explosion".

Les sites spécialisés sur internet expliquent qu'une dépressurisation explosive survient en moins de 0,5 secondes provoquant des dommages instantanés aux poumons et la dislocation quasiment immédiate de l'appareil. Cela explique l'immensité de la zone dans laquelle se sont éparpillés les débris et les corps dans le Sinaï égyptien. Un expert en aéronautique a expliqué à l'AFP que dans un tel cas, les câbles reliant les enregistreurs des données de vol aux différentes parties de l'appareil sont sectionnés instantanément, ce qui explique que les boîtes noires sont "muettes" aussitôt après l'explosion.


Les données analysées par la NSA orientent les enquêteurs vers l'attentat

De son côté, la NSA a analysé de nombreuses données, dont des interceptions téléphoniques enregistrées avant la catastrophe. Elles concluent à la probabilité d'un attentat terroriste organisé par le groupe Etat islamique au Sinaï. Les services de renseignement américains archivent à grande échelle des interceptions téléphoniques et informatiques, des images satellites et des informations électroniques. La plupart du temps, ces éléments ne permettent pas de déjouer un attentat avant qu'il ne survienne, mais ils permettent souvent d'orienter les soupçons a posteriori.

"Ils cherchent dans les données archivées et remontent la filière. Ils croisent ça avec tout ce qu'ils peuvent : aujourd'hui, la mode est à ce qu'on appelle les 'fusion centers', où toutes les sources possibles de renseignements y sont fusionnées: sources électroniques, humaines, sources ouvertes, tout ce qu'on peut glaner", explique l'ancien chef d'un service français de renseignement, qui souhaite rester  "C'est à partir de ces conclusions qu'Obama s'est exprimé". Jeudi soir, le président américain a évoqué "la possibilité qu'il y ait eu une bombe à bord" de l'Airbus russe, assurant "prendre cette piste très au sérieux", alors qu'à Londres le Premier ministre David Cameron estimait "plus que probable qu'il s'agisse d'une bombe terroriste".


 

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