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"L'aéroport d'Istanbul est extrêmement sécurisé": pour Claude Moniquet, "on ne se protège pas du terrorisme au niveau de la cible"

Claude Moniquet était en direct dans le RTLINFO 13H. Il a décrypté ce nouvel attentat qui sera probablement revendiqué par l'Etat islamique.

Après l'attentat survenu hier soir à l'aéroport d'Istanbul, on est forcément interpellés par les similitudes avec les attentats du 22 mars à Bruxelles. Pour l'expert en contre-terrorisme Claude Moniquet, cela fait également penser aux attentats du 13 novembre, "parce que ce qu'il n'y avait pas le 22 mars, ce sont les kalachnikovs", a-t-il expliqué. "Le 13 novembre à Paris, il y avait kalachnikovs et explosifs. On est dans ce même type opératoire. On est clairement sur une signature qui pourrait être et devrait être théoriquement celle de Daesh. On vise un aéroport, on vise à faire le maximum de victimes et les terroristes arrivent en taxi, comme de simples touristes".

Le contexte

Pour l'instant, l'attentat survenu à l'aéroport d'Istanbul n'a pas encore été revendiqué. Mais selon l'expert, il y a tout un contexte "très compliqué" et "extrêmement tendu" à prendre en compte. "Daesh recule sur les fronts en Irak, Falloujah a été libéré par l'armée irakienne avant-hier. Il se maintient un peu mieux en Syrie mais Daesh est soumis à une forte pression. Il doit montrer qu'il est toujours capable de frapper", estime Claude Moniquet.

Autre élément de contexte qu'il met en avant: la période du ramadan, pas choisie au hasard selon lui. "Il y a une menace générique qui a été émise il y a une peu plus d'un mois par Adnani, le porte-parole de Daesh qui menaçait d'attentats pendant la période de ramadan: faire du ramadan un bain de sang pour les infidèles", explique-t-il encore.


"Des cibles, il y en a beaucoup trop"

La Turquie est une cible, depuis longtemps, des terroristes de tous bords. Il est alors difficile d'imaginer que trois kamikazes entrent dans l'aéroport sans trop de difficultés. Et pourtant, selon Claude Moniquet, la sécurité est bien présente: "L'aéroport d'Istanbul, que je connais bien, est extrêmement sécurisé, avec des contrôles d'entrée. A partir du moment où les terroristes arrivent à l'entrée du hall d'embarquement, qu'ils tirent, qu'ils parviennent à pénétrer dans les bâtiments, on est dans une situation qui échappe à tout contrôle", a-t-il encore déclaré.

Pour l'expert, ce n'est pas sur la cible qu'il faut se concentrer. "Ça nous rappelle quelque chose de fondamental et qu'on ne répétera jamais assez: on ne se protège pas du terrorisme au niveau de la cible parce que des cibles, il y en a beaucoup trop. Si on sécurise l'aéroport, on peut viser les files de personnes qui attendent à deux kilomètres de là, au checkpoint. On lutte contre le terrorisme par le renseignement en amont, de manière à identifier la menace, à identifier ceux qui en sont porteurs, et à les mettre hors d'état de nuire avant qu'ils n'aient pu frapper".

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