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Les auteurs de l'attaque sanglante qui a fait 12 morts dont deux policiers au siège de Charlie Hebdo sont toujours recherchés par la police à Paris. Une véritable chasse à l'homme s'est engagée. Tandis que le président François Hollande a qualifié l'attaque de "terroriste", le niveau de sécurité a été élevé au maximum.
La France est sous le choc, et à travers elle, le monde entier. La police traque les tueurs ayant exécuté 12 personnes et blessé 11 autres, dont 4 grièvement, au siège du journal satirique Charlie Hebdo. Selon le ministre de L'intérieur, Bernard Cazeneuve, ils sont au nombre de trois. Le niveau de sécurité du pays a été élevé à son maximum. "Tous les moyens sont mis en oeuvre pour identifier, traquer et interpeller les auteurs" de l'attaque, précise le cabinet du ministre de l'Intérieur. "Toutes les forces disponibles sont mobilisées et des renforts civils et militaires seront déployés".
Ils se font exécuter en conférence de rédaction
Tout a basculé vers 11h20, ce matin. Comme chaque mercredi, les journalistes et caricaturistes de Charlie Hebdo tenaient la conférence de rédaction hebdomadaire du journal satirique. Dehors, deux hommes vêtus de noir, cagoulés et armés chacun d'une kalachnikov se présentent au numéro 6 de la rue Nicolas-Appert (XIe arrondissement), où se trouvent les archives de Charlie Hebdo. Ils hurlent "C'est ici Charlie Hebdo?" Voyant qu'ils sont à la mauvaise adresse, ils se dirigent alors au numéro 10 de la rue, où se trouve le siège de l'hebdomadaire satirique.
Dans le même temps, partie chercher sa fille à la garderie, l'une des dessinatrices, Coco, revient à la rédaction, située dans le centre de Paris. Devant la porte de l'immeuble, deux hommes cagoulés et lourdement armés la menacent brutalement. Ils veulent monter: "J'ai tapé le code", admet la jeune femme dans les colonnes de
"Une trentaine de coups de feu"
Une fois dans l'immeuble, ils font feu sur le chargé de l'accueil et se rendent au deuxième étage, où se trouve la rédaction de Charlie Hebdo. "Les deux hommes ouvrent alors le feu et achèvent froidement les personnes rassemblées pour la conférence de rédaction ainsi que le policier chargé de la protection du dessinateur Charb, qui n'a pas le temps de riposter", raconte à l'AFP une source policière. Une seule personne, qui a réussi à se cacher sous une table, en réchappe. Elle entend les deux hommes crier "nous avons vengé le prophète" et "Allah akbar", selon cette source.
Selon le Parisien, l'attentat semblait bien préparé. Les terroristes auraient appelé les victimes par leurs surnoms avant de les exécuter. "J'ai entendu des coups de feu, j'ai vu des gars cagoulés qui sont partis en voiture", a déclaré Michel Goldenberg, un voisin qui a son bureau dans la même rue que Charlie Hebdo, la rue Nicolas Appert. Un autre voisin, Bruno Leveillé, a raconté avoir entendu "à 11h30 pile, une trentaine de coups de feu pendant une dizaine de minutes". Selon des témoins, les tueurs aurait crié "Nous avons vengé le prophète" lors de l'attaque.
Les terroristes parviennent à prendre la fuite à bord d'une voiture Citroën C3 noire et font alors face à un véhicule de police sérigraphié. Ils tirent une dizaine de coups de feu sur le pare-brise de la voiture sans blesser les policiers qui se trouvent à l'intérieur.
Des policiers font feu sur les assaillants, qui ripostent. Boulevard Richard-Lenoir, un policier en uniforme d'une quarantaine d'années, est touché et se trouve à terre,
Les tueurs ont-ils été blessés par la police? On ignore leur état de santé. Ils abandonnent leur Citroën dans la rue de Meaux, près du parc des Buttes Chaumont situé dans le XIXe. La voiture a été fouillée par les enquêteurs.
Les tueurs ont ensuite braqué un automobiliste porte de Pantin et percuté un piéton. Un agent immobilier, qui se trouvait rue de Meaux, raconte: "Deux grands blacks habillés de façon militaire étaient sortis (d'une voiture noire, ndlr), dont un avec un lance-roquettes. Ils ont sorti un homme de la voiture qui était derrière". Selon lui, les deux hommes sont repartis au volant de ce qu’il croit être une Clio II grise. L'homme carjacké aurait même dit "Attendez, laissez-moi mon chien!" "Et ils l’ont laissé sortir", affirme le témoin. Les forces de l'ordre perdent alors leur trace.
D'après le quotidien Le Parisien sur son site web, des policiers de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de la police judiciaire parisienne, ontpénétré vers 16h30 dans un appartement d’un immeuble situé avenue Jean-Lolive à Pantin (Seine-Saint-Denis). Aucune interpellation n'a eu lieu. Un autre appartement a été fouillé, cette fois à Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine.