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Le mouvement Nuit debout perd en popularité et les Français ne croient ni en son avenir ni à l'émergence d'un "Nuit debout mondial" malgré l'appel à une journée de mobilisation internationale dimanche, indique un sondage réalisé par Odoxa pour Le Parisien-Aujourd'hui en France.
Le mouvement a perdu 11 points de popularité en un mois. Aujourd'hui, 49% des Français le soutiennent (60% le 8 avril) tandis que 50% le rejettent.
Une baisse "vertigineuse" au fil des semaines "à mesure que les images de heurts et de dégradations prenaient le pas dans les médias sur celles des débats intellectuels sympathiques et bon enfant", note Gaël Sliman, président d'Odoxa, dans son analyse.
Près d'un Français sur deux (47%) estime que le qualificatif "violent" "s'applique bien" à Nuit debout.
Né de la contestation de la loi travail, ce mouvement citoyen occupe chaque soir depuis le 31 mars la place de la République à Paris. Plusieurs fois, ce rassemblement s'est achevé par des incidents et affrontements de casseurs avec la police.
Les Français ne croient pas (70%) en l'émergence d'un "Nuit debout mondial" et ne pensent pas (66%) non plus que Nuit debout puisse se transformer à l'avenir en un mouvement politique comme Podemos, issu du mouvement espagnol des "Indignés". Si c'était le cas, ils ne seraient d'ailleurs guère tentés de voter pour lui (plus des trois quarts l'excluent).
Pour 65% des sondés, le mouvement devrait s'essouffler rapidement.
Les Français jugent le mouvement difficile à cataloguer sur l'axe gauche-droite (65%). Nuit debout est perçu comme "surtout composé de jeunes" (70%), "utopiste" (63%) et même "révolutionnaire" (54%), sans être "sectaire" (54% ne le jugent pas ainsi).
Pour 6 Français sur 10, le mouvement "ne représenterait pas bien le peuple", et ne serait "pas force de proposition".
"Bref, au mieux, pour les Français qui le soutiennent/le soutenaient, le mouvement Nuit debout aura été une belle inspiration spontanée prouvant que les Français s'intéressent à la politique et peuvent encore être animés par un esprit de révolte... mais il n'a aucun avenir à moyen terme", estime le président d'Odoxa.
Etude réalisée par internet les 12 et 13 mai auprès d'un échantillon de 993 personnes représentatif de la population française, âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.