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Dix jours après le carnage de Paris, les enquêteurs s'employaient lundi à mettre un nom sur les auteurs des attaques jihadistes de Paris et poursuivaient, notamment en Belgique, la traque de Salah Abdeslam, qui restait introuvable.
> Qui est le troisième homme mort à Saint-Denis?
Cet homme, mort en kamikaze dans l'appartement où le jihadiste belgo-marocain Abdelhamid Abaaoud, l'un des organisateurs des attentats, avait trouvé refuge au nord de Paris, est inconnu de la police française. Les enquêteurs ont isolé son ADN, mais il ne figure pas dans les fichiers.
S'agit-il d'un homme passé par la Grèce parmi les réfugiés fuyant la guerre en Syrie, comme deux des trois kamikazes du Stade de France, contrôlés début octobre sur l'île grecque de Leros?
Les enquêteurs n'ont pas encore mis de nom sur ces deux derniers et la police a lancé dimanche un appel à témoins, avec photo, pour celui qui s'est fait sauter près de la porte H du stade. Un appel similaire avait déjà été lancé pour l'autre.
L'homme qui s'est fait sauter à Saint-Denis a-t-il eu un rôle direct dans les attentats? Est-il le troisième homme du commando qui a mitraillé les terrasses de cafés et restaurants en se déplaçant dans une Seat noire? Grâce notamment au travail sur les empreintes et à la vidéosurveillance, les enquêteurs pensent avoir identifié dans ce trio Abaaoud et Brahim Abdeslam, qui a actionné son gilet explosif dans un restaurant.
Abaaoud est lui aussi mort dans l'assaut policier contre l'appartement de Saint-Denis. Tout comme une cousine, soupçonnée de l'avoir aidé à se replier dans cette planque.
L'identification du troisième kamikaze du Bataclan est en cours. Les deux premiers sont des Français qui avaient séjourné en Syrie, Omar Ismaïl Mostefai, 29 ans, et Samy Amimour, 28 ans. C'est le cas aussi du troisième kamikaze du Stade de France, Bilal Hadfi, un Français de 20 ans qui résidait en Belgique.
> Salah Abdeslam toujours introuvable
Les opérations antiterroristes menées dimanche et lundi matin à Bruxelles, avec 21 interpellations au total, n'ont pas permis d'interpeller Salah Abdeslam, frère d'un kamikaze et qui a joué au minimum un rôle logistique dans les attentats.
Sa trace s'est perdue quelques heures après les attaques, après un contrôle par les gendarmes français près de la frontière franco-belge. Dans la capitale belge, le niveau d'alerte est maintenu à son plus haut niveau.
Le mystère demeure sur l'attitude du cadet des frères Abdeslam. A-t-il reculé au dernier moment? Devait-il commettre un attentat dans le XVIIIe arrondissement de Paris, évoqué dans un communiqué de revendication par le groupe jihadiste État islamique, et où une voiture louée à son nom a été retrouvée?
> Combien d'assaillants dans le flot des migrants?
Au moins deux des kamikazes du Stade de France ont été contrôlés en Grèce le 3 octobre dans le flot des migrants. Y en avait-il d'autres? C’est ce qu’avance
Comment est rentré Abaaoud, visé par un mandat d'arrêt international et qui n'en était pas à son premier aller-retour entre la Syrie et l'Europe. Quand et comment sont revenus de Syrie sans être repérés Mostefaï, Amimour et Hadfi? Amimour était sous contrôle judiciaire mais a pu refaire une carte d'identité par une simple déclaration de perte dans un commissariat, selon une source judiciaire. Mostefaï était lui sous le coup d'une fiche S, émise en 2010 et renouvelée une dernière fois en octobre, parce qu'il appartenait à un groupe d'islamistes radicaux de 2015.
> Quel est le rôle du Belge arrêté en Turquie?
Un Belge d'origine marocaine, Ahmad Dahmani, 26 ans, a été arrêté en Turquie à Antalya, où il était arrivé le 14 novembre en provenance d'Amsterdam. Les policiers turcs étudient ses éventuels contacts avec les assaillants de Paris.
Les autres semblent en lien avec le soutien logistique. Jawad Bendaoud, qui a fourni l'appartement où s'est replié Abaaoud à Saint-Denis, a entamé lundi son sixième jour de garde à vue.
En Belgique, trois hommes ont été inculpés. Hamza Attou et Mohamed Amri ont affirmé être allés chercher Salah Abdeslam à Paris à sa demande après les tueries. Leur rôle se limite-t-il à cette exfiltration?
Le rôle du troisième homme, inculpé vendredi à Bruxelles, n'a pas été précisé.