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L'autoroute A1 était bloquée depuis la nuit dernière par une soixantaine de gens du voyage à Roye, à cent kilomètres au nord de Paris, quelques jours après une fusillade meurtrière dans un camp voisin.
Malgré des renforts de gendarmes sur l'autoroute A1 bloquée dans les deux sens au niveau de Roye (Somme) par une manifestation de gens du voyage dans la nuit de vendredi à samedi, les forces de l'ordre françaises avouaient à demi-mot samedi matin leur impuissance face à une situation qui semblait leur échapper. "C'est vrai, il y a du désordre", admet un gendarme aux avant-postes de Roye. "Le but est de contenir les manifestants sur l'autoroute et au niveau du rond point", a confié un porte-parole de la préfecture de la Somme qui assure que les effectifs de police ont été renforcés, "notamment par des renforts venant d'autres départements".
Les déviations mises en place ont certes pu désengorger le trafic mais Bison Futé comptabilisait à 02H45 encore 5 kilomètres de bouchons en direction de Lille et 1 km dans le sens de Paris. Du fait des déviations, une grande partie du réseau secondaire était également saturé, selon un photographe de l'AFP, notamment par de nombreux véhicules de touristes, Belges et autres, de retour de vacances.
Ils veulent que l'un des fils de la victime, incarcéré, puisse assister aux funérailles de son père
"Les personnes manifestent pour que le fils d'une des victimes de la fusillade, incarcéré à la maison d'arrêt d'Amiens (pour d'autres faits, ndlr), puisse assister aux funérailles de son père lundi", a indiqué un porte-parole de la préfecture de la Somme. Outre des feux de pneus et de palettes bloquant totalement la circulation de l'une des autoroutes les plus fréquentées d'Europe, les manifestants, munis de tronçonneuses, ont coupé des arbres pour alimenter d'autres feux, sous le regard médusé de touristes, parfois bloqués depuis des heures dans leur voiture, à la veille d'un week-end de retour de vacances. "Vers 21H30, nous avons été bloqués avant Roye. Il y avait beaucoup de familles autour et des étrangers rentrant chez eux: Belges, Britanniques et Hollandais", a indiqué Patrick Leduc, bloqué dans son véhicule avec son épouse avant de prendre une déviation. Les effectifs de police ont été renforcés, "notamment par des renforts venant d'autres départements", a confié le porte-parole de la préfecture.
La fusillade a eu lieu sur le camp même
Ces événements surviennent à proximité d'un camp de gens du voyage de cette commune de 6.200 habitants dans lequel une fusillade avait éclaté mardi tuant trois membres d'une même famille, une jeune femme de 19 ans, sa fille de neuf mois et son beau-père, ainsi qu'un gendarme de 44 ans. Les manifestants demandent que le fils d'une des victimes, incarcéré, puisse assister aux funérailles sous escorte policière. La décision "dépend des autorités judiciaires. La demande devrait passer demain au niveau du Tribunal de grande instance d'Amiens", a précisé le porte-parole de la préfecture de la Somme.