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Hongrie: inquiétude des musulmans face à une "xénophobie croissante"

Une des principales associations musulmanes de Hongrie a dénoncé lundi les mesures discriminatoires d'un élu local d'extrême droite contre la communauté musulmane et dénoncé "l'islamophobie croissante" dans le pays.

Le maire de la petite ville d'Asotthalom a publié la semaine dernière un décret interdisant la construction de mosquée, l'appel à la prière du muezzin et le port de vêtements tels que le niqab et le burkini.

Cette commune est située à la frontière serbe, qui a vu transiter un grand nombre de migrants depuis 2015 mais la plupart continuent leur route vers l'Europe et ne s'installent pas à Asotthalom, qui compte moins de 4.000 habitants.

La communauté islamique de Hongrie (MIK) s'est déclarée "choquée par la xénophobie croissante et l'islamophobie alarmante en Hongrie que ce décret porte maintenant à un sommet".

Le maire d'Asotthalom, Laszlo Toroczkai, vice-président du parti d'extrême droite Jobbik et coutumier des provocations à caractère xénophobe, a qualifié son décret de "préventif", visant à "protéger la communauté et ses traditions de toute installation de populations extérieures".

"Nous avons demandé à la Cour constitutionnelle d'examiner la légalité de ce décret", a déclaré dans un communiqué le MIK, plus ancienne organisation représentative de la communauté musulmane de Hongrie, estimée à quelque 40.000 membres.

L'association avait écrit cet automne au Premier ministre conservateur et souverainiste Viktor Orban une lettre, restée sans réponse, pour lui demander de protéger les musulmans de Hongrie, confrontés à une hausse des attaques physiques et verbales, selon le MIK.

L'organisation avait lié cette dégradation à la campagne antimigrants menée par le gouvernement Orban dans le cadre du référendum organisé en octobre contre les quotas européens d'accueil de réfugiés.

La maire d'Asotthalom avait déjà fait parler de lui en 2015 en se mettant en scène dans une vidéo aux allures de film d'action, tournée devant la clôture barbelée entre Hongrie et Serbie, pour avertir les migrants de ne pas entrer en Hongrie.

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