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La fondation Hergé perd un procès aux Pays-Bas. La fondation qui gère l'oeuvre de Tintin demandait des droits à une association néerlandaise qui utilisait des vignettes d'Hergé. L'association a produit un document de 1942 dans lequel l'auteur affirme qu'il cède tous ses droits à Casterman. Ce qui veut dire que la Fondation Hergé n'aurait en fait aucun droit sur l'oeuvre du dessinateur.
Les héritiers d'Hergé n'ont pas les droits sur les albums de Tintin, selon la conclusion de la justice des Pays-Bas, révélée ce week-end par le journal néerlandais NRC Handelsblad et reprise lundi par plusieurs médias. Moulinsart a perdu son procès en appel contre l'Association Hergé Genootschap, un club de 680 tintinophiles néerlandais fondé en 1999. L'Association publie une revue interne, "Duizend Bommen", trois fois par an, avec des articles illustrés de vignettes des aventures de Tintin. Moulinsart avait dès lors attaqué Hergé Genootschap pour avoir publié ces cases sans autorisation préalable et sans payer de droits d'utilisation, rappelle Le Soir.
Un jugement qui risque de coûter cher
Des dommages et intérêts étaient réclamés devant le tribunal de La Haye. Mais la défense de Hergé Genootschap a créé la surprise en produisant devant la Cour un contrat d'édition de 1942, par lequel Hergé cédait explicitement les droits sur les textes et les vignettes de tous ses albums à Casterman. Depuis la mort de l'auteur en 1983, Fanny Rodwell, la légataire universelle d'Hergé, n'a jamais remis ce contrat en cause. La Cour de La Haye a dès lors estimé que Moulinsart n'avait pas le droit de réclamer quoi que ce soit aux responsables de Hergé Genootschap. Ce jugement risque de coûter cher à Moulinsart car tous ceux qui ont dû payer pour l'utilisation de vignettes des albums de Tintin pourraient être en mesure de réclamer un remboursement auprès de Moulinsart.