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(Belga) La chef du parti conservateur suédois, principale formation d'opposition au gouvernement social-démocrate, a annoncé vendredi sa démission à un an des législatives, contestée en interne pour sa "dérive droitière" et des sondages en berne.
Jugée largement comptable de l'étiage durable des Modérés dans les enquêtes d'opinion ainsi que de la division de l'opposition du centre et de la droite, Anna Kinberg Batra est confrontée depuis des mois à une fronde montante dans ses rangs. Au cours d'une conférence de presse vendredi matin à Stockholm, elle a annoncé qu'elle jetait l'éponge et demandait la convocation d'un congrès extraordinaire pour désigner son successeur. "Je renonce à mon mandat de chef du parti (...). Cela ne signifie pas pour autant la fin des difficultés pour les Modérés", a prévenu Anna Kinberg Batra en fustigeant les responsables de sa formation "uniquement versés dans le dénigrement". "J'accepte la critique, cela fait partie du job, mais je ne crois pas que les électeurs soient impressionnés par ce que nous leur donnons à voir en ce moment". Anna Kinberg Batra, 47 ans, avait été élue à la présidence du parti conservateur en janvier 2015 avec la mission de conduire l'Alliance (Modérés, centre, libéraux et chrétiens-démocrates) à la victoire lors des législatives de septembre 2018. Pour la première fois depuis 2006, la droite n'était plus alors aux affaires, défaite un an plus tôt par les sociaux-démocrates qui ont régné quasiment sans partage entre les années 1930 et 1990 sur la politique du pays scandinave. Faire du pied à l'extrême-droite est une stratégie qui s'est révélée désastreuse, selon elle. Les Modérés ont continué à perdre du terrain depuis janvier tandis que les Démocrates de Suède en ont gagné. Les derniers sondages fiables montrent que les Modérés ne sont virtuellement plus le deuxième parti de Suède derrière les sociaux-démocrates, mais qu'ils sont doublés par les Démocrates de Suède. Longtemps cantonnés à la marge par les partis historiques qui maintenaient un cordon sanitaire autour d'eux, ils ébranlent l'opposition, divisée sur la stratégie à suivre. Anna Kinberg Batra avait fini par briser le tabou en janvier 2017 en plaidant pour une coopération parlementaire au cas par cas avec les Démocrates de Suède. Les Démocrates de Suède sont un parti "raciste" mais "on ne peut pas faire comme s'il n'existait pas", avait-elle justifié. (Belga)