Le scandale auquel fait face Volkswagen en cache peut-être bien d'autres. D'autres constructeurs pourraient également avoir triché sur les normes de pollution de leurs véhicules vendus en Europe. Ces normes de pollution permettent aux acheteurs de certains modèles moins polluants d'obtenir des réductions fiscales.
Elles sont devenues un argument commercial pour tous les constructeurs automobiles. Les émissions de CO2 sont affichées systématiquement sur tous les nouveaux véhicules en vente. Plus elles sont faibles, et moins la voiture est polluante. Les chiffres, on les voit sur tous les nouveaux véhicules en vente dans les showroom. Pourtant, en Europe, les tests qui permettent d’homologuer les mesures affichées par les constructeurs sont loin, très loin d’être récents. "Ces tests datent d'une trentaine d'années et ne reflètent pas tout à fait les conditions de conduite que l'on peut rencontrer sur nos routes", a expliqué Olivier Brahy, expert au SPF Santé Publique
"Nous constatons des différences très nettes"
Un constat très interpellant, sachant que ces chiffres ont été utilisés jusqu’il y a peu pour permettre aux acheteurs d’obtenir des réductions fiscales pour l’achat de véhicules peu polluants. D’autant que d’après Test-Achat, de nombreux constructeurs en ont profité pour diminuer le taux de CO2 annoncé - par rapport à la réalité. "Nous faisons depuis plusieurs années des tests de consommation et des tests d'émissions de polluants et nous constatons des différences très nettes, de l'ordre de 20 à 25%, entre les tests réalisés par les constructeurs et avec lesquels ils font de la publicité, et les tests que nous réalisons dans des laboratoires agréés indépendants, et selon des protocoles qui sont beaucoup plus modernes", a confié Jean-Philippe Ducart, porte-parole de Test Achat.
Les constructeurs ont le champ libre
Bref, les constructeurs automobiles n’auraient même pas besoin d’avoir recours à des logiciels spécialisés pour tricher, tant les tests chez nous sont obsolètes. Et encore pire, ceux-ci ne sont pas prêts d’être mis à jour. "On a un nouveau cycle de tests qui devrait débarquer en Europe dans les prochaines années. On avait d'abord parlé de 2017, mais ça devrait à priori être repoussé à 2018 ou même 2019", a confié Christophe Dubon, porte-parole de la Fédération belge de l’automobile.
Cela à cause des pays de l’Union européenne qui ne parviennent pas à se mettre d’accord, laissant le champ libre à l’éventuel malhonnêteté de certains constructeurs automobiles.
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