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Le groupe 3SI (ex-3Suisses international) a annoncé vendredi son intention de céder la totalité de ses activités de commerce en ligne, dont celles de sa marque historique en France "3 Suisses", confrontée depuis plusieurs années à d'importantes difficultés.
"Le Groupe 3SI a pris la décision de mettre en vente la totalité de ses activités e-commerce en France, Belgique, Espagne, Allemagne, Autriche et République Tchèque", selon un communiqué du groupe français, filiale depuis 2014 du géant allemand de la vente à distance Otto.
"Cela représente un périmètre de 400 millions d'euros et 900 collaborateurs", a détaillé à l'AFP le porte-parole du groupe français, Antoine Pernod.
3SI souhaite désormais se concentrer sur ses activités de services à destination de ses clients professionnels, notamment autour de la distribution de colis avec Mondial Relay, et de la préparation de commande avec Dispeo.
Les enseignes destinées à être vendues "dans les douze prochains mois" sont Unigro (Belgique, équipement maison), 3Pagen (Allemagne et Autriche, articles de décoration et ustensiles de ménage), Cemod (République Tchèque, articles de mode, décoration saisonnière) et Cogemag-Excédence (France, déstockage).
Elles s'ajouteront aux autres enseignes du groupe déjà en cours de cession: Blancheporte (habillement des seniors) -- qui va être cédée au 1er avril à son management -- suivie de Becquet (France, linge de maison) -- qui s'apprête à être vendue au 1er mai à la société de vente à distance Domoti -- et Venca (Espagne, textile pour les quadras).
Mais parmi ce portefeuille de cession, c'est celle de la marque emblématique et historique du groupe en France, 3Suisses, qui retient le plus l'attention.
Selon 3SI, sa situation actuelle "ne permet pas une cession qui assurerait un futur à l'activité et à la marque". Le groupe envisage donc de créer une "structure nouvelle, porteuse des ambitions de la marque", et à laquelle serait rattachée 3Suisses Belgium, avec pour idée de mettre en vente cette nouvelle entité.
Cette nouvelle structure ne comprendrait plus qu'une quarantaine de salariés, contre 147 employés actuellement par 3Suisses en France.
- "3Suisses ne disparait pas" -
Le distributeur a déjà dû faire face à de nombreux plans sociaux ces dernières années, afin de faire passer 3Suisses de son ancien modèle de vépéciste (vente par catalogue) à un acteur du e-commerce. Au total, un millier de postes ont ainsi été supprimés depuis 2009.
Mais cette mise en vente "ne signifie pas la disparition de 3Suisses, ni sa prochaine fermeture", assure Antoine Pernod.
Au contraire, "la vente dans une nouvelle structure, recentrée sur le e-commerce et débarrassée des activités annexes (assurances, voyages...) qui n'avaient plus rien à y faire, va lui permettre de repartir d'une page blanche", a-t-il expliqué.
"Nous sommes confiant dans le fait que 3Suisses peut intéresser des repreneurs, c'est une belle marque sur laquelle un travail important a déjà été fait ces deux dernières années", a ajouté M. Pernod.
En 2014, le distributeur avait notamment mis fin à la diffusion de son gros catalogue bi-annuel pour passer sur un modèle tout internet, recentré sur la mode et la maison.
Fondé en 1932, 3Suisses est confronté depuis plusieurs années à d'importantes difficultés, directement concurrencé sur son modèle de vente à distance par les nouveaux géants internet internationaux, comme Amazon ou Zalando. La marque doit aussi affronter son vieux concurrent La Redoute, qui tente lui aussi de se transformer pour retrouver son succès d'antan.
Depuis 2009, 3Suisses a essuyé 650 millions de pertes, une situation qui ne s'est pas amélioré ces dernières années, malgré le travail de repositionnement. En 2015, les ventes ont été d'environ 120 millions contre près d'un milliard il y a une dizaine d'années.