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La Commission européenne a décidé mercredi que la législation existante de l'UE sur la protection de la nature et de la biodiversité ne sera pas remise à plat, une victoire pour les défenseurs de l'environnement après deux ans de campagne acharnée.
L'exécutif européen, soucieux d'alléger certaines charges administratives dans les domaines concernés, avait lancé en 2014 l'examen des directives Oiseaux (datant de 1979) et Habitats (1992), deux grands textes fondateurs de la protection de la nature en Europe.
"La Commission va développer un plan d'action pour corriger les carences rencontrées dans l'application" des deux directives, a expliqué le porte-parole de la Commission Margaritis Schinas lors d'un point presse.
Le passage en revue des directives avait donné lieu à une mobilisation sans précédent des défenseurs de l'environnement, avec la formation d'une coalition de 200 ONG dans les différents pays membres de l'UE.
La consultation publique organisée par Bruxelles est celle qui a rencontré le plus de succès dans l'histoire de l'Union.
Plus d'un demi-million d'Européens y ont pris part, 94% d'entre eux réclamant la sauvegarde des deux directives et appelant à une meilleure application, rappellent les ONG Friends of the Earth, BirdLife Europe, WWF et le Bureau européen de l'environnement dans un communiqué commun mercredi.
Les directives ont permis la création de Natura 2000 en Europe, le plus grand réseau de sites naturels protégés au monde.
A la suite de son examen de la législation existante, la Commission a identifié "principalement" des problèmes liés à "une gestion insuffisante et un manque d'investissement adéquat dans le réseau Natura 2000".
Ont également été relevés des retards, des démarches pesantes et inutiles pour l'obtention de permis pour des projets, et autres manques dans l'évaluation des espèces protégés.
Le plan d'action comprendra "des mesures concrètes comme la tenue de réunions régulières avec les maires et autres autorités locales pour évaluer les défis dans l'application (des règles) et aider les Etats membres à engager les actions correctives nécessaires", énumère la Commission.
"Cette décision (...) va de soi, mais ces protections vitales pour la nature n'auraient jamais dû être remises en cause à la base. C'est une défaite pour ceux qui veulent entailler les protections environnementales au nom d'une soi-disant réduction de la charge administrative", s'est félicité Robbie Blake, de Friends of the Earth Europe.