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Hypnose et sevrage tabagique : des bénéfices encore à prouver

Hypnose et sevrage tabagique : des bénéfices encore à prouver
Un pompier pratique de l'hypnose sur une victime pour la soulager, lors d'un exercice le 28 mai 2013 à Haguenau dans l'Est de la FranceFrederick Florin
 
 

L'hypnose présente un intérêt thérapeutique lors d'anesthésie et pour la prise en charge du syndrome de l'intestin irritable, en revanche les études "ne permettent pas de conclure" à son bénéfice pour le sevrage tabagique, selon un rapport de l'Inserm présenté mardi.

L'évaluation de cette thérapie complémentaire qui recouvre des pratiques très diverses, a été réalisée par des chercheurs de l'Inserm sur la base de 52 essais cliniques sélectionnés. Le rapport a été remis au ministère de la Santé en juin.

Ce travail dirigé par Bruno Falissard (Inserm "Santé mentale et santé publique"), confirme l'utilité de l'hypnose en chirurgie sous anesthésie : extraction de dents de sagesse sous anesthésie, biopsie mammaire, interruption de grossesse...

"Les études montrent que l'hypnose permet de réduire la consommation de médicaments antalgiques et de sédatifs" pendant ces interventions de chirurgie, souligne auprès de l'AFP le Dr Juliette Gueguen co-auteur de ce rapport de plus de 200 pages.

"Les études ont également permis de montrer le bénéfice de l’hypnose dans le cadre de la prise en charge du côlon irritable", ajoute-t-elle.

Le syndrome du côlon irritable est caractérisé une alternance de diarrhées et de constipations, des douleurs au ventre, des sensations de ballonnement, qui altèrent la qualité de vie des personnes atteintes. Des séances régulières d’hypnothérapie limitent les symptômes digestifs, d'après les essais cliniques.

En revanche, les données actuelles sont "insuffisantes voire décevantes" concernant le sevrage tabagique, de même qu'elles ne montrent pas de réduction du recours à la péridurale lors de l'accouchement.

Les auteurs relèvent néanmoins la difficulté de valider l'usage en clinique de l'hypnose comme on le ferait pour un médicament en le comparant à un placebo et la nécessité de trouver des solutions adaptées.

Ils confirment que les risques liés à l'hypnose sont limités, tout en mettant en garde le public sur le titre d'hypnothérapeute qui n'est pas protégé en France, et que n'importe qui peut s'attribuer.

Par ailleurs le rapport s'est également intéressé à l’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing ou technique de désensibilisation et retraitements par mouvements oculaires). Selon l'étude des chercheurs qui ont passé en revue 17 essais, l'EMDR s'avère être "une thérapie efficace dans la prise en charge du syndrome stress post-traumatique".


 

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