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Trois militants des Anonymous ont été condamnés lundi à des peines de prison avec sursis, ainsi qu'à verser plusieurs milliers d'euros de dédommagement à la région Lorraine, au conseil départemental de la Meuse et à l'Andra, dont ils avaient attaqué les sites internet.
Le tribunal a condamné Cédric Sibille, 36 ans, à huit mois de prison avec sursis, et Loïc Schneider, 20 ans, David Druart, 41 ans, à quatre mois de prison avec sursis chacun, conformément aux réquisitions du parquet.
Leur matériel a été confisqué et ils devront également dédommager la région Lorraine (près de 6.000 euros en tout) et le conseil départemental de la Meuse (1.500 euros environ). Ils devront également verser un euro symbolique à l'Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra).
Le tribunal les a reconnus coupables d'avoir entravé ou faussé le fonctionnement d'un système automatique de gestion de données, en l'occurrence les sites du conseil régional de Lorraine et du conseil départemental de la Meuse, ainsi que d'avoir participé à un mouvement en bande organisée.
Loïc Schneider a en outre été condamné pour avoir entravé les sites du ministère de La Défense et de l'Andra.
Les trois militants, qui étaient également jugés pour intrusion et modification de données, ont en revanche été relaxés de ces accusations.
"Il y a une disproportion entre le risque pénal encouru et les faits", a commenté l'avocat de David Druart, Me Emmanuel Pereira, qui n'exclut pas d'interjeter appel.
Selon lui, les prévenus n'ont fait que recourir à "une nouvelle manière de manifester". "Lorsque les routiers bloquent une autoroute, ils ne sont pas poursuivis", a ajouté Me Pereira.
Les trois militants étaient passibles de peines allant jusqu'à 10 ans de prison et 150.000 euros d'amende.
L'attaque du ministère de la Défense avait été revendiquée pour "venger" la mort, le 26 octobre 2014, du militant écologiste Rémi Fraisse, opposé au barrage de Sivens (Tarn).
Les autres attaques, commises dans le cadre de l'opération des Anonymous contre "les Grands Projets Inutiles et Imposés" (GPII), visaient le projet de l'Andra d'un site d'enfouissement de déchets nucléaires à Bure (Meuse).