De plus en plus d'enfants sont scolarisés à domicile en Belgique. Ils sont 878 cette année scolaire. Mais la proportion de ces enfants à avoir quitté l'école pour des raisons jugées mauvaises, comme un motif religieux, parmi eux à augmenté. La ministre de l'Enseignement obligatoire va donc préciser dans un décret les raisons pour lesquelles on peut scolariser son enfant à domicile, et la religion n'en fera pas partie.
Le nombre d'enfants scolarisés à domicile en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) est passé de 538 en 2009-2010 à 878 en 2014-2015, soit une hausse de 40% en 6 ans, rapporte lundi La Dernière Heure. Bon nombre de ces enfants scolarisés à domicile y sont contraints, car ils sont dans l'incapacité de fréquenter un établissement scolaire. Il s'agit par exemple de jeunes malades et hospitalisés, de handicapés mentaux ou encore d'enfants souffrant de phobie scolaire ou de troubles obsessionnels compulsifs (TOC). La Communauté française avoue d’ailleurs ne pas avoir les moyens de réintégrer dans le système scolaire des enfants atteints de maladies graves ou de phobie scolaire. Il s’agit aussi d’enfants "qui ont parfois des concours internationaux de musique ou qui sont déjà à un certain niveau de carrière sportive. Donc des choses qui se légitiment objectivement", expliquait la ministre de l’Enseignement obligatoire en Communauté française Joëlle Milquet (cdH) ce matin au micro de Sébastien De Bock sur Bel RTL.
Jusqu'à maintenant, il ne fallait pas justifier la raison pour laquelle on scolarisait son enfant à domicile
Mais d’autres enfants sont scolarisés à domicile suite simplement au choix de leurs parents, notamment pour des raisons spirituelles et religieuses. Ce qui ne posait pas de problème jusqu’ici, puisque les parents qui souhaitaient tenter l'aventure ne devaient pas justifier leur choix auprès des autorités. Tous les deux ans, ces enfants sont simplement soumis à un test de connaissance. S'ils échouent, on peut alors les obliger à retourner à l'école.
Les mauvaises raisons, surtout religieuses, visées
Mais Joëlle Milquet compte apporter rapidement des changements en durcissant les règles. "Un motif religieux ne peut en aucun cas motiver le fait de quitter l'école", estime-t-elle. Si elle dit ne viser aucune croyance particulière, elle veut empêcher que des enfants sortent du système classique pour les mauvaises raisons. Car selon la ministre, la proportion d’élèves retirés de l’école pour des motifs religieux a augmenté. "Ça peut être lié au port du voile, ça peut être lié à d’autres choses. On n’a pas d’analyse chiffrée mais" de plus en plus de jeunes filles musulmanes seraient concernées par ce problème.
Voilà pourquoi la ministre souhaite modifier le décret: retirer son enfant du système scolaire obligatoire "ne pourra plus se faire que par exception objectivée que l’on mettra dans le décret." Et la religion n’en fera donc pas partie…
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