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Selon un ancien ingénieur qui a participé à la construction de la centrale nucléaire de Tihange dans les années ‘70, la centrale a été conçue pour une durée de 40 ans et comporte désormais des risques. Il s’est confié à nos confrères du Soir Mag et à une de nos équipes. Jimmy Meo avec Mickael Danse.
A 84 ans, Marcel sort de son silence. Il parle de cas de conscience, il en sait trop. Il était l’ingénieur chargé de la rédaction du contrat de Tihange 1. A l’époque, il avait réalisé des tests sur la durée de vie de la centrale. "Ces essais montraient que, à partir de 40 ans de fonctionnement, il y avait un risque qui devenait significatif d’avoir une rupture par fatigue de la cuve contenant le combustible" a précisé Marcel au micro de notre journaliste.
Un accident nucléaire digne de Tchernobyl ou Fukushima
Une rupture par fatigue, une fissure, c’est imprévisible. Ça peut arriver à tout moment et le résultat serait un accident nucléaire majeur digne de Tchernobyl ou de Fukushima. "De Charleroi à Liège, à Maastricht, à Aix-la-Chapelle. Ça veut dire que ça va être contaminé" ajoute l’ingénieur à la retraite.
La seule chose à faire ? Arrêter définitivement
Evidemment, Marcel est alarmiste. Mais il est surtout inquiet. Il s’appuie sur le contrat d’amortissement financier qui serait basé sur trois décennies. Au-delà de ça, il y aurait des limites techniques liées à la résistance. Aujourd’hui, Tihange fête ses 40 ans et son prolongement serait, selon Marcel, criminel. "Il n’y a qu’une chose à faire : arrêter définitivement les centrales les plus âgées comme le font les Allemands".
Electrabel conteste et rappelle que les centrales ont été rénovées
Electrabel conteste le risque d’accident et l’existence de date de péremption technique des centrales. La centrale qu’a connu Marcel dans les années '70 ne serait plus la même aujourd’hui car elle a été rénovée et mise à jour.