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Combien de Belges jettent un œil bienveillant sur les migrants ? Pas beaucoup selon notre dernier sondage réalisé en collaboration avec le journal Le Soir et le centre d'étude Ispsos sur la crise des réfugiés.. A peine 1 personne sur 10! Cette enquête a été menée dans 22 pays à travers le monde. Et partout, c'est pareil, les nationaux se méfient des migrants. Ils sont "trop nombreux à leurs yeux et sources de difficultés".
60% des Belges estiment qu'il y a trop d'immigrés chez nous et ils ne sont qu'un Belge sur 10 à trouver leur présence positive pour leur pays. Une lecture qui n'étonne pas Jean-Michel Lebrun, directeur d'étude chez Ipsos: "Je pense que les chiffres étaient déjà très négatifs à la base. La moitié des sondés ou même 58 % des Belges en particulier pensent que l'immigration met sous pression les services publics. Ce sont des chiffres qui sont négatifs".
Ces chiffres n'ont pas évolué depuis 5 ans. Pour Myria, le centre fédéral de la migration, "il faut relativiser". 39 000 demandes d'asile ont été comptabilisées l'an dernier. C'est deux fois plus qu'en 2014, mais ce n'est pas un record. François Desmet, directeur du centre fédéral migration: "C'est moins qu'en l'an 2000 où nous avions connu là un véritable record d'environ 45 000 demandes. Vous constaterez comme moi que le pays a survécu à cette crise de l'an 2000. Une bonne partie de ces gens sont repartis, sont allés ailleurs ou sont restés ou ont été parfaitement intégrés. Le centre de l'immigration rappelle aussi qu'à l'échelle européenne la présence de réfugiés est très limitée. Deux demandeurs d'asile pour mille habitants en Europe, ce n'est pas cela qui peut bouleverser notre démographie, notre identité, nos valeurs", relativise le directeur.
"L'immigration pourrait éviter à l'Europe un déclin démographique"
D'ailleurs, on l'ignore souvent, mais l'immigration pourrait sauver l'Europe. En effet, pour la première fois, dans toute l'Union, en 2015,
il y a eu plus de décès que de naissances. L'immigration pourrait donc éviter à l'Europe un déclin démographique. Les explications de François Desmet, le directeur du centre fédéral migration.
"C'est la première fois que cela arrive depuis très longtemps, depuis qu'on peut mesurer cela et cela marque quand même un tournant. Le seuil démographique reste bien sûr positif grâce à la migration, mais cela veut dire que si on voulait réfléchir en s'abstenant de toute immigration, nous devrions accepter de rentrer dans un début de déclin démographique, parce que globalement l'Europe vieillit. Certains pays plus que d'autres. L'Allemagne vieillit beaucoup plus que la France, par exemple, et on va devoir trouver des formules qui ouvrent un peu plus la voie à cela et pour cela, il va falloir un discours sur la migration qui la joue un peu moins sur les peurs et un peu plus sur la raison. Nous n'avons rien à y craindre mais plutôt tout à y gagner", explique François Desmet.