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Le médecin généraliste poignardé jeudi matin chez lui à Forest, en région bruxelloise, est toujours dans un état grave ce vendredi soir. L'auteur des faits a été inculpé de tentative d'assassinat. Pour le Conseil National de l'Ordre des médecins, il y a urgence: il faut préparer un plan face aux agressions. Un reportage de Céline Gransard et Aline Lejeune.
Annie Gillet exerce en tant que médecin généraliste à Bruxelles depuis 39 ans. Au cours de sa carrière, elle a été confrontée à différents types d’agressions. L’une d’elles l’a particulièrement marquée. "On a agressé ma voiture par balles pour me voler ma trousse et puis il y a eu tout un processus de chantage pour me revendre ma trousse qui s’est bien terminé car je n’ai pas eu d’agression physique et on a pu coffrer toute la bande qui m’avait agressée. Mais ils ont quand même utilisé mes certificats, mes ordonnances, et je n’ai récupéré que la trousse vide", raconte Annie Gillet.
Une liste noire de patients potentiellement dangereux
Vols d’argent, menaces, insultes: les agressions physiques ou verbales à l’encontre des médecins n’arrivent qu’occasionnellement. Elles sont toutefois une réalité. L’Ordre des médecins encourage dès lors les professionnels à les signaler via un formulaire. En deux mois, douze agressions, souvent verbales, ont été répertoriées. L’Ordre envisage de créer une liste noire de patients potentiellement dangereux."Déterminer des personnes qui présentent plus de difficultés que d’autres et faire en sorte que si elles ont besoin de soins, elles ne soient pas reçues par un médecin tout seul pour éviter un éventuel passage à l’acte", explique Benoît Dejemeppe, président du conseil national de l’Ordre des médecins.
Des caméras de surveillance
Une mesure qui est difficilement applicable sur le terrain, d’après certains médecins."Dans mes patients, il y en a certains qui m’ont menacée verbalement mais je ne m’y attendais pas. Je ne pouvais pas dire que ce patient-là... et d’autre part, j’ai des schizophrènes que je traite depuis des années en qui j’ai une entière confiance. Mais que peut-il se passer dans la tête d’un schizophrène ou d’un psychopathe", demande Annie Gillet.
En attendant des mesures plus concrètes, cette médecin a préféré depuis longtemps installé des caméras de surveillance autour de son cabinet. Elle affirme se sentir en sécurité, mais reste vigilante.
