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Place à l’économie et aux entreprises avec BEL RTL Eco. Ce matin, Bruno Wattenbergh évoquait un sujet polémique. Le fameux "plan pour une police simplifiée" du ministre de l'Intérieur Jan Jambon prévoit de sous-traiter une série de tâches de la police au secteur privé.
Le plan pour une police simplifiée suscite la polémique. Il prévoit de sous-traiter une série de tâches au secteur privé, en ce y compris des tâches essentielles... Mais est-ce que le principe est contestable ?
Non. Dans les années 70 l’engagement massif dans la fonction publique visait à réduire le chômage. Aujourd’hui, nous vivons avec des règles beaucoup plus contraignantes en matière de budget et avec une dette plus lourde que la majorité des pays européens.
L’enjeu pour les pouvoirs publics est donc d’être plus efficient, de faire plus et mieux avec les mêmes budgets. L’Allemagne par exemple est parvenue à diminuer le coût de toute une série d’activités dans ses landers, notamment via une sous-traitance bien utilisée, comme nous le faisons déjà, avec le déneigement par exemple, confié à des entreprises privées.
Oui, mais là, on parle quand même de la police ?
Oui. Mais textuellement, le projet vise à – et je cite le texte : l’"Optimalisation de l’engagement du gardiennage privé pour la surveillance des points critiques, des zones spécifiques ou lors de certains événements." Par exemple, pour l’aide à la circulation lors de ces événements, des courses cyclistes, des grands matches de football, des concerts, etc.
Le texte en question a donc pour objectif de libérer de la capacité policière en permettant au secteur de la sécurité privée (le secteur privé est important à Bruxelles et en Belgique, avec toutes nos institutions internationales), de s'emparer de certaines tâches de surveillance, de transport, d'escorte, de vidéo-surveillance mais également à compléter occasionnellement le travail policier, par exemple dans le cadre de la loi sur la détention préventive.
En fait, le débat n’est donc pas vraiment sur le principe, mais plutôt sur le type de tâches ?
Principalement mais il faut aussi tenir compte de tous les risques possibles quand le secteur privé joue à la police à fortiori sur la voie publique.
Il faut donc que cette sécurité civile soit strictement encadrée légalement, qu’elle soit formée, mieux qu’aujourd’hui, qu’il y ait des normes pour leur certification, avec des recyclages ... Bref que l’objectif légitime de rentabilité du secteur privé, ne provoque pas une sécurité au rabais pour les citoyens dans les missions qui seront privatisée, ou une aliénation de nos droits de citoyens.
En conclusion, la police doit se concentrer sur son métier de base, un métier-clé pour une démocratie, et l’état doit disposer d’un cadre légal pour confier une série de missions, moins prioritaires, moins cruciales, ne nécessitant pas obligatoirement, les compétences et attributions d’un policier à un secteur privé qui doit être strictement encadré.
Enfin, attention, d’abord il ne faut pas que cette sous-traitance soit une excuse pour désinvestir dans la police. Ensuite, il faut déterminer qui va payer pour la location de cette sécurité civile, qu’est-ce qui sera du service public, qu’est-ce qui sera facturable ?