Mauvaise nouvelle si vous aimez ça: le colorant caramel est nocif pour la santé. C’est ce que semble confirmer les résultats d’une étude publiée par l’Institut scientifique de Santé Publique. Un constat inquiétant, d’autant que ce type de colorant est très répandu. C’est peut-être même le plus répandu au monde. Le point avec Julie De Neyer et Elisabeth Wouters
Avec sa couleur dorée appétissante et son petit goût grillé, le caramel a tout pour plaire. Mais utilisé en colorant alimentaire, il serait alors nocif pour la santé. En effet, si le caramel lui-même n’est pas un produit toxique, explique Séverine Goscinny, chercheuse au service sécurité consommateur de l’ISP,
"lorsqu’on le forme, qu’on le produit, on ajoute des adjuvants qui lorsqu’ils sont chauffés, se transforment."
Ces adjuvants sont en fait de l’ammoniac et des sulfites qui transformés, produisent des substances nocives. Le colorant caramel adoucit ou colore de nombreux produits de consommation courante comme la bière, les sodas, les bonbons, les glaces ou même les fruits secs.
Deux colorants remis en cause
C’est en fait la molécule 4-Méthylimidazole (4-MEI), produite lors de la transformation du produit en colorant, qui serait nocive. Un effet cancérigène a déjà été prouvé sur des rats et des souris. Ceux-ci ont été victimes de cancers du foie, du poumon et de la thyroïde. Cette molécule se retrouve dans la composition de deux colorants caramel très utilisés: le E150c (ammoniac) et le E150d (sulphite d'ammonium).
En Europe, les quantités de 4-MEI que peut contenir chaque aliment sont fixées et n’autorisent pas plus de 250 grammes de 4-MEI par kilogramme de colorant. Même si il faudrait en consommer une très grande quantité pour être gravement touché, elle n’en reste pas moins nocive. Il vaut mieux donc l’éviter en garant à l'oeil vos boissons, bières ou bonbons préférés.
Surveillez les étiquettes!
Si aucune étude ne démontre actuellement les risques réels pour le consommateur, un seul conseil donc: surveillez les étiquettes. Les E150c et E150d doivent y être mentionnés quand ils se trouvent dans le produit.
"Au lieu de consommer beaucoup de produits qui contiennent du caramel, il faut repenser ses habitudes alimentaires et diversifier son alimentation. Il est surtout important pour les enfants de leur donner de bonnes habitudes. Comme c’est la rentrée scolaire, on doit se dire que les goûters et les déjeuners doivent changer ou varier un peu plus."
L’institut scientifique de santé publique veut interpeller les autorités sanitaires et les inviter à étudier rapidement l’impact sur la santé.
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