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De 3.000 postes il y a 7 ans, IBM en Belgique n'en n'occupera bientôt plus que 1.150 environ, suite à une nouvelle vague de délocalisation. La procédure Renault avait été enclenchée en avril dernier, et n'a finalement abouti qu'au sauvetage de 5 postes sur 233 annoncés.
Les mauvaises nouvelles se suivent et se ressemblent dans le secteur du travail. Le géant américain IBM, qui comptait près de 3.000 employés en Belgique il y a 7 ans, va procéder à une nouvelle vague de suppression d'emploi. Il continue de délocaliser ses activités.
En avril dernier, il avait annoncé son intention de se séparer de 233 personnes (sur 1.400) en Belgique. Une procédure Renault avait alors été enclenchée.
Après de longues négociations, "un accord a été conclu, et on doit encore le mettre en texte", nous a expliqué Martin Willems, secrétaire permanent CNE (CSC).
228 postes supprimés au lieu de 233
Cet accord prévoit finalement la suppression de 228 postes. "On a sauvé ce qu'on a pu... La moitié partira suite à un plan de pension propre à IBM, qui consiste à prendre sa prépension dès que possible, tout en recevant une partie du salaire sans devoir prester. L'autre moitié sera des licenciements, et concernera d'abord ceux qui souhaitent partir".
Le porte-parole d'IBM nous a confirmé que la société "venait de clôturer les négociations autour d'un accord avec les représentants syndicaux", sans vouloir en dire davantage.
Pourquoi ces licenciements ?
Cela fait longtemps qu'IBM supprime des postes. De 3.000 il y a 7 ans, on est déjà passé à 1.400 en 2016. "Mais cette fois, il devait se débarrasser de 233 postes, donc on a enclenché une procédure Renault".
Il ne faut pas chercher très loin les raisons de ce dégraissage constant. Quand de grandes multinationales licencient, c'est souvent pour délocaliser des activités dans des zones où le coût salarial est moins élevé. "En fait, ils délocalisent tout ce qui peut l'être, vers la Pologne, l'Inde et la Roumanie".
Les chiffres sont bons, surtout en Belgique
Et cela concerne tous les domaines. "Développement de logiciel, support client, services centraux, etc... Morceau après morceau, ils délocalisent", conclut amèrement ce permanent syndical qui s'occupe du secteur des nouvelles technologies.
Comme Caterpillar à Gosselies, cela n'est donc pas dû à la mauvaise santé financière de l'entreprise. "Les chiffres sont bons, surtout en Belgique, on est l'un des meilleurs élèves européens. IBM n'est pas en difficulté, mais c'est relatif comme notion: il suffit que les bénéfices ou les dividendes versés aux actionnaires soient moins importants que prévu. Cela fait partie d'un plan mondial".
Les travailleurs ont approuvé le protocole d'accord en vu du licenciement collectif
Les travailleurs d'IBM Belgique ont approuvé vendredi un protocole d'accord en vue d'un licenciement collectif, a indiqué mardi Jan Meeuwens, secrétaire permanent SETCa pour Bruxelles-Hal-Vilvorde. Le protocole d'accord prévoit qu'au moins la moitié des travailleurs concernés s'en aille sur base volontaire, soit via un licenciement, soit via un plan de pension anticipée propre à IBM. Les travailleurs auraient approuvé le plan "quasiment à l'unanimité", selon M. Meeuwens.
Le protocole d'accord doit désormais être traduit dans une convention collective de travail (CCT). "Les négociations ont été dures et longues, mais se sont conclues dans la sérénité", a commenté le secrétaire syndical.