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La députée Ecolo Zoé Genot a interrogé mardi, le ministre Paul Magnette sur les possibilités de protéger les consommatrices portant ce prénom contre un "usage dénaturé" qu'en ferait à ses yeux le constructeur Renault pour le lancement de son nouveau véhicule électrique. Selon le ministre, toute personne étant "commercialement dépossédée" de son prénom, il n'est juridiquement pas possible de protéger les consommatrices se sentant lésées.
Le nouveau modèle électrique que Renault commercialisera à la mi-2012 a été baptisé Zoé. En France, des actions judiciaires ont été introduites, jusqu'ici en vain, au nom de justiciables portant ce prénom. La députée Zoé Genot a interpellé le ministre chargé de la protection des consommateurs. Celui-ci a dit comprendre humainement la situation de la députée et d'autres victimes de cet usage dénaturé. C'est un "sentiment de réification comme disait Marx, qui n'est d'ailleurs pas assez cité dans ce parlement", a-t-il fait observer. "On peut imaginer tous les quiproquos auxquels cela peut donner lieu: 'Aujourd'hui, je n'ai pas ma Zoé car elle est au car wash! ', 'Ma Zoé est dégueulasse! ', 'Ma Zoé a quelques heures de vol, je vais en changer', etc".
Juridiquement cependant, la protection du consommateur ne peut jouer dans ce cas de figure, a précisé le ministre, rappelant que cette protection concerne un acheteur et le bien ou service qu'il s'est vu offrir. Zoé Genot souhaitait également savoir s'il était envisageable de légiférer pour interdire l'usage d'un prénom comme marque commerciale d'un produit. Car "il est clair que la gamme des 'Ma Zoé est à plat', 'Ma Zoé doit aller à la casse' et autres nous feront beaucoup sourire dans les années qui viennent", a-t-elle ironisé. Paul Magnette a dit ne pas avoir "d'avis définitif" sur cette question. Il a invité le parlement à s'en saisir, le cas échéant.