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Trois détenus se sont évadés de la prison de Bruges grâce à un hélicoptère pris en otage. Après s'être posés, ils ont car-jacké une Mercedes noire et ont pris la fuite vers Ostende. Tous les trois dangereux, ils sont activement recherchés.
Trois détenus de la prison de Bruges se sont évadés jeudi après-midi par hélicoptère. L'engin, dont le pilote a été pris en otage à Dixmude par un couple qui avait loué l'hélicoptère de tourisme, s'est posé dans la cour de la prison d'où il a redécollé avec ses passagers. Mais lors du chargement des détenus, une de ces deux personnes a été abandonnée à la prison, a indiqué le porte-parole du ministre de la Justice Stefaan De Clerck (CD&V). "Un complice est resté à la prison. Peut-être que le nombre de places dans l'hélicoptère était limité et que ce complice ne pouvait pas monter à bord. Ce complice s'est en tout cas rendu coupable de prise d'otage", a expliqué Leo De Bock, porte-parole de Stefaan De Clerck.
Il a précisé qu'aucune violence excessive n'a été utilisée lors de l'évasion qui a eu lieu jeudi à 17h40 et que personne n'a été gravement blessé. Les trois évadés sont Mohammed Johry, Abdel Had Kahjary Mulloul et Ashraf Sekkaki. Selon le procureur Marc Florens, tous les quatre ont un passé judiciaire assez chargé.
A peine posés, ils car-jackent une dame
L'appareil a été retrouvé vide par la suite à Aalter (près de Gand). Les malfrats ont ensuite carjacké une femme dans une station-service. Ils l'ont d'abord prise en otage avant de l'abandonner à Melle. Selon des témoins, ils se sont enfuis en direction de la côte belge à bord d'une Mercedes noire. La femme prise en otage est indemne. "Les détenus ont essayé d'arrêter trois véhicules sur la Chaussée de Deinze à Aalter. Le troisième véhicule, conduit par la femme, a été car-jacké. La conductrice a été sortie du véhicule à Melle et elle a pu être prise en charge par le service d'aide aux victimes", a précisé le commissaire Eddy De Jaeger de la police locale de Maldegem, qui collabore avec les services de recherche de la zone Aalter-Knesselare. Les enquêteurs de la zone Aalter-Knesselare entendaient le pilote de l'hélicoptère durant la soirée.
Parmi les trois évadés figure Ashraf Sekkaki, 26 ans, décrit comme très brutal, et détenu depuis 10 ans. Il a 16 faits de violence à son actif, dont plusieurs tigerkidnappings. Il est considéré comme l'un des criminels les plus dangereux du Royaume.
L'homme s'était déjà évadé d'une prison, à Turnhout (près d'Anvers), en septembre 2003, pour une cavale qui avait duré cinq mois, avant qu'il soit repris par la police. Sekkaki s'est rendu célèbre, fin 2008, en dénonçant les quartiers de haute sécurité de la prison de Bruges. Il avait fait passer un courrier à ce sujet publié par le journal De Morgen. Il semblerait que ce dernier ait également déjà été impliqué en 2007 dans le cadre d'une affaire de tentative d'évasion par hélicoptère. Sekkaki était alors déjà détenu à la prison de Bruges et la police était parvenue à faire échouer un plan prévoyant l'évasion de Jaoide Zariouh de la prison de Termonde. Ce dernier devait à son tour aider Sekkaki à s'évader en lui trouvant un hélicoptère.
Pourquoi n'était-il pas en haute sécurité ?
Selon le porte-parole du ministre de l’Intérieur, les détenus se sont évadés de l'aile I des hommes de la prison de Bruges. Contrairement à l'aile de haute-sécurité, l'aile n'y est pas recouverte de filets anti-hélicoptères. "De tels filets étaient prévus, mais nous attendions la Régie des Bâtiments." Sekkaki a un temps séjourné dans cette zone de haute sécurité équipée de câbles empêchant l'intervention d'un hélicoptère. Mais les détenus ne peuvent pas y rester en permanence et Sekkaki était donc repassé dans une section moins stricte dans laquelle la zone de promenade n'est pas encore pourvue de filets. L'hélicoptère a donc atterri dans la cour intérieure de l'établissement pénitentiaire.