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Le deuxième rapport du Comité P révèle d'incroyables couacs de la police belge. Dominique Demoulin, notre spécialiste des dossiers de terrorisme, fait le point dans le RTL info 19h.
Tout commence quelques jours après les attentats déjoués de Verviers, le 30 janvier 2015. Un policier rédige un PV très concret sur les projets de départ de Salah Abdeslam vers la Syrie, et sur ses contacts téléphoniques avec Abaaoud, le présumé "cerveau" des attentats de Paris.
Abdeslam est entendu, le parquet fédéral est prévenu.
Fin février, le dossier quitte Molenbeek pour la Police fédérale. Mais celle-ci affirme ne pas pouvoir le traiter, faute de personnel. Il devient un dossier 'rouge', c'est-à-dire qu'on n'a pas le temps d'explorer.
Le 23 mars, le Magistrat fédéral propose qu'on envoie ces dossiers vers les services antiterrorismes régionaux. Mais la direction de la police refuse.
Un email inquiet, puis des vacances
Le 9 avril 2015, le parquet fédéral envoie un email à la police fédérale, et pose cette question: "Pourrais-tu me rassurer que ces dossiers sont actuellement traités?"
A son retour de congé, le 21 avril 2015, le responsable de l'anti-terrorisme répond qu'une équipe s'occupe d'un PV "de contextualisation", une sorte de résumé, avec l'aide du service 'Grand banditisme'.
Un mois plus tard, ce service refuse de prendre la main, faute de personnel, à nouveau. Le PV se conclut de la manière suivante: "Aucun élément ne permet de corroborer les informations reprises au PV initial".
Sans suite...
Résultat, en juin 2015, cinq mois après le PV initial, le parquet classe le dossier sans suite. L'affaire Abdeslam se referme.
Jusqu'aux tragiques attentats de Paris...
La section antiterrorisme gérait, à l'époque, 110 dossiers et 420 suspects. Elle ne comptait alors que 125 policiers, dont 40 novices.
Des conclusions effrayantes sur l'efficacité de nos services de police. Une nouvelle réforme sur les procédures, l'organisation et la communication des renseignements semble plus que jamais nécessaire.