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Attentats de Bruxelles: Fayçal Cheffou finalement remis en liberté

Fayçal Cheffou a été remis en liberté, annonce dimanche le parquet fédéral dans un communiqué. "Les indices qui avaient entraîné son arrestation n'ont pas été confortés par l'évolution de l'instruction en cours", a commenté le parquet.

Journaliste militant et personnage sulfureux, Fayçal Cheffou a été pris à tort pour le troisième poseur de bombes de l'aéroport de Bruxelles, ce qui lui a valu quatre jours de détention. Arrêté jeudi, inculpé notamment pour "assassinats terroristes" et écroué, cet homme de 30 ans a été libéré lundi sans conditions - même s'il reste formellement inculpé le temps que la procédure suive son cours. "Les indices qui avaient entraîné l'arrestation du nommé Fayçal C. n'ont pas été confortés par l'évolution de l'instruction en cours", a annoncé le parquet fédéral belge. Plus explicite, une source proche de l'enquête a confirmé à l'AFP que "les enquêteurs ont établi que ce n'est pas 'l'homme au chapeau' ".


La charge la plus importante n'a pas fonctionné

Depuis les attentats du 22 mars, les enquêteurs travaillaient en effet sur cette "hypothèse". Le chauffeur de taxi qui avait déposé les trois poseurs de bombe à l'aéroport de Bruxelles-Zaventem au petit matin avait cru reconnaitre en Fayçal Cheffou l'homme repéré par la vidéosurveillance à côté des deux kamikazes. Chapeau sombre, veste claire sur une chemise bleu ciel et grosses lunettes de vue, ce suspect recherché depuis les tueries apparaît sur la droite de la photo qui a fait le tour du monde, en train de pousser son bagage sur un chariot. Il a "déposé un grand sac" qui contenait "la charge explosive la plus importante" (qui n'a pas fonctionné), puis a quitté les lieux avant que ses deux complices ne se fassent exploser, selon les enquêteurs. La police a rapidement émis un avis de recherche avec sa photo.


Signalé à la police par Yvan Mayeur

Cheffou, 30 ans, a peut-être aussi été victime d'un profil sulfureux. Celui qui se présente comme "journaliste indépendant" apparaît dans une vidéo postée mi-2014 sur internet, intitulée "Les musulmans privés de nourriture dans une prison pour réfugiés". Il y intervient, micro en main, cheveux rasés et barbe finement taillée, devant un centre de rétention pour migrants, pour accuser l'administration de servir des repas en dehors des horaires permettant aux musulmans de manger pendant le ramadan. Depuis 2015, Fayçal Cheffou avait attiré l'attention des autorités. A Bruxelles, des élus l'accusaient de tenter de recruter des candidats au jihad dans un parc bruxellois qui accueillait des demandeurs d'asile.

Le considérant "dangereux", le bourgmestre de Bruxelles Yves Mayeur l'aurait signalé aux autorités judiciaires à plusieurs reprises avant de prendre, en septembre, selon le quotidien Le Soir, un arrêté lui interdisant l'accès à ce parc.

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