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"Bien que présentée comme une réforme basée sur l'idée d'un contrat social, une première lecture du rapport de la commission de réforme des pensions laisse entrevoir de lourdes craintes quant à la défense des intérêts des pensionnés", a réagi lundi le front commun syndical.
Les syndicats pointent notamment l'allongement de la durée de la carrière et de l'âge légal de la pension, l'instauration d'un système à points intégrant des corrections automatiques du niveau des pensions sur la base d'objectifs démographiques et budgétaires ou encore l'harmonisation vers le bas des pensions publiques, "autant d'éléments extrêmement préoccupants portant atteinte aux intérêts des pensionnés".
Et les syndicats de rappeler que les pensions belges sont parmi les plus basses d'Europe, 17% des pensionnés vivant sous le seuil de pauvreté. Ils s'opposent par ailleurs "à toute modification des deux balises fortes de notre système de retraite: l'âge légal, à 65 ans, et la durée de la carrière, de 45 ans en Belgique". "Toucher à ces balises constituerait un nouveau frein à l'entrée sur le marché du travail des jeunes travailleurs, alors que nous comptons plus de 600.000 chômeurs et que les annonces de restructurations se succèdent", ont-ils répété.
Non, les ex-fonctionnaires ne gagnent pas trop!
En outre, pour le front commun, "des possibilités de prépension doivent être laissées aux travailleurs" et le niveau de pension des salariés et des contractuels doit être revalorisé. "Le niveau de pension des fonctionnaires n'est pas trop élevé. Il est à peine dans la moyenne européenne. Il s'agit donc de revaloriser le niveau de pension des travailleurs salariés et des contractuels, trop faible, et non de s'attaquer à celui des fonctionnaires", a poursuivi le front commun.
De la politique, pas de la finance
Quant à la définition des politiques de retraite, elle "n'est pas qu'une question financière" à laisser aux mains d'experts. "Il s'agit d'un contrat social fort entre les actifs et les retraités. La détermination des termes de ce contrat social relève des interlocuteurs sociaux qui continueront à prendre leurs responsabilités en participant à la gestion des systèmes de retraite et en travaillant résolument à l'élaboration et au suivi des politiques de pensions". Les organisations syndicales vont désormais prendre le temps d'analyser le rapport dans ses moindres détails et "n'hésiteront pas à réinterpeller la commission de manière à obtenir d'éventuelles clarifications", ont-elles conclu.