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Les producteurs wallons d'œufs de poules élevées en plein air. Cela fait en effet déjà 4 mois que leurs volailles sont confinée à l'intérieur suite au risque de grippe aviaire. Du coup, leurs œufs ne peuvent plus être commercialisés sous l'appellation "élevés en plein air" et sont donc vendus moins chers. C'est un vrai manque à gagner pour les professionnels.
À Assesse, dans le Condroz namurois, les 12 hectares de prairie, où se sont rendus Christophe Clément et Benjamin Vankelst pour le RTL info 13h, sont désespérément vides. D'ordinaire, 30.000 poules profitent de l'air extérieur. Mais depuis près de quatre mois, le cheptel est confiné.
"Les poules sont à l'intérieur, confirme Dominique Lehaire, productrice d'œufs plein air. Elles sont pas mal pour le moment: il fait mauvais dehors. Elles sont dans un hôtel 4 étoiles mais elles n'attendent qu'une chose, c'est de pouvoir sortir dès que le beau temps revient et dès qu'on a l'autorisation et que la pression de la maladie sera un peu calmée".
Aucun cas de grippe aviaire n'est recensé en Wallonie, mais les conséquences sont importantes. Après quelques semaines de tolérance, les œufs plein air ont été déclassés.
"Nous, on avait 1-BE9019, et maintenant on est obligés d'utiliser le code 2 qui correspond à des œufs de poule au sol, mais ce n'est pas du tout le numéro qui non convient. Nous on a une exploitation pour faire des codes avec le numéro 1", explique encore la productrice, inquiète.
Elle y tient car des œufs rétrogradés sont moins bien rémunérés: une perte de 250 euros par palette de 10.800 œufs. Alors Dominique joue la transparence, comme l'ensemble des éleveurs plein air qui préparent une étiquette spéciale.
"L'initiative c'est de dire au consommateur: c'est toujours les mêmes œufs, des mêmes poules mais pour le moment, elles pondent à l'intérieur", explique Ana Granados, qui est conseillère à la fédération wallonne de l'agriculture.
Après 4 mois de patience, les producteurs d'œufs plein air espèrent un petit geste des autorités. "On demande au distributeur de maintenir les prix, parce que les éleveurs ne vont pas tenir 6 mois avec cette perte de revenus", ajoute Catherine Colot, chargée de mission au collège des producteurs.
En quelques semaines à peine, certains producteurs plein air ont déjà perdu 15.000 euros. Ils espèrent la fin prochaine du confinement et réclament une compensation financière aux autorités.