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Alors que les chefs d'Etat mondiaux sont réunis à Paris dans le cadre du sommet sur le climat COP21, Alain, un des nos internautes, a tenu à rappeler l'élément majeur qui, selon lui, met en danger la survie de la planète. "La principale cause du réchauffement climatique se trouve dans notre assiette", dénonce-t-il.
Il y a quelques décennies, au milieu du siècle passé, certains médecins conseillaient à leurs patients stressés de fumer. Ils étaient peu nombreux, par contre, à dénoncer les dangers du tabac à une période où les publicités pour les cigarettes coloraient les rues des sociétés occidentales, bercées par un vent d'euphorisme d'après-guerre.
Pour certains observateurs, dont bon nombre d'intellectuels, scientifiques et organisations internationales, le parallèle avec la consommation de viande actuelle tient tout à fait la route. Sauf que dans ce dernier cas, outre les conséquences sur la santé humaine, les répercussions sur l'environnement sont catastrophiques.
"La viande sera considérée comme un produit tabou"
Alain, végétarien depuis 40 ans, a publié un article au titre révélateur dans le dernier numéro du journal du Yoga. "Le végétarisme: clé de la survie de la planète". Grand voyageur, il a observé de nombreuses sociétés, principalement en Asie. Son constat est sans équivoque. Selon lui, la viande sera, plus tard, un produit controversé, comme le tabac. "Dans le futur, la viande sera considérée comme un produit tabou, absolument. On est en train de détruire complètement notre planète. La cause principale de la destruction de notre planète est dans nos assiettes, et aussi dans les assiettes de tous ces messieurs qui se réunissent pour le moment à Paris dans le cadre du sommet pour le climat COP21", a-t-il dénoncé via notre
Dans son article, Alain tient par ailleurs à mettre en exergue le fait que les participants au COP21 se trompent sans doute de cible. "Si tous les Français arrêtaient de consommer de la viande pendant une journée, (...), cela équivaudrait à retirer cinq millions de voitures de la circulation. Il faut savoir que la production d’un kilo de viande de bœuf produit autant de gaz à effet de serre que si nous roulions avec une voiture diesel sur 230 kilomètres", écrit-il.
Il est vrai que certains chiffres donnent le vertige:
- La production d'un kilo de boeuf nécessite 15.000 litres d'eau
- Il y a 1,4 milliard de vaches sur Terre, soit cinq fois plus qu'en 1950. Ces bêtes accaparent 60% de la production mondiale de céréales, alors que près d'un milliard d'humains souffrent de malnutrition
- L'élevage est responsable de 18% des émissions de gaz à effet de serre, contre 16% pour la production industrielle et 14% pour les transports
- Un végétarien consomme en moyenne 180 kilos de céréales par an. Pour un consommateur de viande, ce chiffre bondit à 930 kilos
- Notre consommation de viande est passée de 30 kg par personne et par an en 1920 à plus de 100 kg aujourd’hui
- Avec la superficie nécessaire pour nourrir un carnivore, on peut nourrir vingt végétariens
Ces données, prises en vrac, ne démontrent peut-être pas au commun des mortels l'ampleur de l'impact environnemental des élevages. Mais un élément ne peut pas être ignoré, et dénonce l'absurdité du système: toute cette production de viande est majoritairement destinée à quelque 10% de la population, les plus riches. Et si cela affame la planète, ce régime détruit aussi la santé de ceux qui l'adoptent. On observe ainsi une recrudescence des maladies de "biens nourris", telles que les accidents cardiovasculaires, le diabète ou l'obésité. "Il y a des lobbies très importants et puissants de la production de la viande. Ils veulent nous faire croire que la viande est indispensable pour rester en bonne santé, alors que le soja contient des protéines bien meilleures pour la santé que celles de la viande", insiste Alain.
"Il n'y a pas encore de gastronomie végétarienne très élaborée"
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Alain ne prône pas du tout un changement radical des mentalités. Il pense que l'évolution va venir au fur et à mesure. Une adaptation lente qui permettra aux êtres humains de remplacer correctement les valeurs nutritives de la viande de façon adéquate. S'il estime cet aspect-là "facile", il pense malheureusement qu'un autre élément pourrait poser plus de difficultés: apprendre à ne plus consommer de viande, tout en prenant plaisir à manger. "Il ne faut pas de dogmatisme. Il faut progresser doucement. On ne demande pas aux gens de devenir végétarien du jour au lendemain, mais de petit à petit manger moins de viande. Si on peut arrêter de manger la viande totalement, alors il faut le faire, mais il faut veiller à remplacer la viande par des aliments qui soient bons. Bons d'un point de vue nutritif, ça ce n'est pas compliqué. Mais aussi bons au niveau du goût. Et ça c'est une difficulté, car il n'y a pas encore de gastronomie végétarienne très élaborée", regrette-t-il.
L'éthique... avant l'écologie
Si l'écologie et la santé sont régulièrement utilisées pour sensibiliser les consommateurs aux excès de viande, c'est pourtant une tout autre raison qui a poussé notre témoin à opter pour le végétarisme. "J'ai choisi de devenir végétarien à partir d'une certaine éthique: le respect de la vie, sous toutes ses formes. Nous choyons nos petits chats et nos petits chiens. Mais à côté de cela nous mangeons les petits cochons, les petits lapins et les petits moutons. Il y a là une contradiction. Or, selon moi, on peut très bien vivre heureux en respectant la vie des créatures qui nous entourent".
Ce n'est que plus tard que l'aspect écologique de son choix de vie est venu se greffer à ses convictions. "C'est sûr que quand on voit que la production d'un kilo de boeuf demande 15.000 litres d'eau. C'est un gâchis épouvantable à une époque où l'eau devient une denrée de plus en plus rare. On demande aux citoyens de ne plus gaspiller de l'eau alors les producteurs de viande et les agriculteurs qui produisent des céréales pour nourrir les animaux en utilisent des millions chaque jour", s'insurge-t-il.
Einstein, le précurseur: "En choisissant le végétarisme, on sera à la fois heureux et paisible"
Et des intellectuels qui militent pour le végétarisme, il y en a beaucoup, dont l'un des plus célèbres. "Je pense que les transformations et les effets purificateurs d'un régime végétarien sur l'homme sont très bénéfiques à l'espèce humaine. Par conséquent, en choisissant le végétarisme, on sera à la fois heureux et paisible", a ainsi déclaré Albert Einstein, physicien allemand, Prix Nobel en 1922. "Beaucoup de grands penseurs et scientifiques, comme Léonard De Vinci, Darwin ou Einstein, ont eu l'intelligence de devenir végétarien. Je pense que c'est une question d'évolution. Une évolution de la pensée", souligne Alain.